dimanche 26 juillet 2009

La communication authentique

Bonjour!
Je me prénomme Lily. Il y a 15 jours, si on m’avait dit que j’allais avoir un blog, je ne l’aurais pas cru. J’en profite pour remercier Louis de m’avoir parlé de cet outil et de l’avoir rendu accessible pour moi.

Pourquoi un blog?
Pour le plaisir de m’exprimer, d’offrir ce que je suis, mes dons, mes talents, et participer ainsi de façon plus consciente à cette grande toile que nous peignons tous ensemble à chaque jour à travers chacun de nos gestes.

Qui suis-je?
Je suis une femme de 53 ans ayant une passion pour la nature humaine et la communication. J’ai une formation en relation d’aide (Centre de relation d’aide de Montréal), une formation à l’intervention en situation de crise (Suicide-Action), un bac en relations industrielles, et j’ai fait ma première année de droit et travaillé longtemps dans ce domaine. Tout un mélange! Je suis également une personne ayant vécu de nombreux conflits relationnels et ayant appris à communiquer d’une façon plus saine.

Je suis aussi très créative et j’aimerais en faire profiter mon entourage. Je me souviens que déjà, dans la jeune vingtaine, spontanément, lorsque les gens qui m’entouraient (que ce soit dans ma vie professionnelle ou sociale) rencontraient une difficulté, je leur demandais « C’est quoi ton problème? » et, tout aussi spontanément, je leur offrais des solutions. J’ai souvent dit « Je suis une machine à solutions ». C’est naturel chez moi. Aucun effort. Ça se fait tout seul.

J’ai donc très envie de faire de la résolution de problèmes et de conflits. Pourquoi? Parce que je me rends compte à quel point les gens ont de la difficulté à dire les vraies choses. Je vois des couples se séparer, après de longues luttes de pouvoir, les gens changer d’emploi (on se croirait dans le jeu de la « chaise musicale »), déménager (conflits avec les voisins). Bref, je crois qu’il y a beaucoup de pain sur la planche.

Je vous vois déjà vous demander « Pourquoi est-ce que j’aurais besoin de quelqu’un de l’extérieur pour m’aider à résoudre mes conflits? » Et je vous réponds : Pour la même raison que j’ai eu besoin d’aide pour me faire un blog. Je n’y connais rien. Et pour la même raison que j’ai besoin d’un comptable pour faire ma comptabilité. Je n’ai aucune aptitude dans ces domaines. Et j’ai suffisamment d’humilité pour le reconnaître.

Lorsqu’on parle de communication, cela peut sembler simple et facile. Personnellement, je trouve que nous n’avons jamais eu le mode d’emploi. Il y a des façons saines de communiquer, et il y a des façons défensives de le faire. Je constate plus souvent autour de moi cette deuxième façon de faire. Apprendre à communiquer, c’est un peu comme apprendre à marcher. Au début, nos pas sont hésitants, l’on tombe et l’on doit se relever, et cela pendant une longue période.

Je me souviens avoir été très maladroite, à mes débuts, lorsqu’ai choisi de pratiquer la « communication authentique » dans mes relations, suite à ma formation en relation d’aide avec Colette Portelance. Ce fut d’ailleurs le début pour moi d’un long et merveilleux apprentissage qui me procure régulièrement beaucoup de joie et de satisfaction. Je suis maintenant réputée pour être celle qui nomme les choses. Je suis maintenant convaincue que sans communication authentique, la relation n’existe pas. Elle est fondée sur des sables mouvants.

Je peux vous dire que ça a été tout un périple. Je crois que mon ami Simon serait d’accord pour vous dire que cela n’est pas de tout repos mais que c’est finalement très enrichissant. Nous avons beaucoup pratiqué ensemble, tous les deux. Il y a eu des moments très difficiles où nous ne pensions pas y arriver, où nous avons bien failli tout balancer par-dessus bord, mais nous avons tenu le coup, traversé les remous, les malaises, et je trouve que nous avons aujourd’hui une relation saine et satisfaisante.

Je vais terminer pour aujourd’hui en vous racontant une anecdote qui va vous démontrer à quel point je trouve important d’exprimer les choses. Je travaillais dans un bureau et une collègue avait une très mauvaise haleine. Tout le monde en parlait, mais personne ne faisait quoi que ce soit à ce sujet. Je ne sais d’ailleurs pas pourquoi nous avons tant de difficulté à exprimer une telle chose à une personne de notre entourage. Qu’y a-t-il de si grave à faire un tel commentaire?

Donc, un jour, je me suis décidée à le faire. J’ai dit à « Huguette » (nom fictif) que je désirais lui parler. Je me suis installée avec elle dans une salle de conférence et j’ai fermé la porte. J’ai commencé en lui disant que je trouvais très difficile ce que j’allais faire et que cela me demandait beaucoup de courage. Je lui ai dit que son haleine était mauvaise, même très mauvaise. Il est certain qu’elle a vécu un malaise en entendant cela et qu’elle a tenté de m’expliquer les causes probables de ce problème. Je l’ai écoutée attentivement.

Ensuite, je me suis empressée de lui dire à quel point elle était une personne que j’aimais, que j’appréciais côtoyer et que si je m’étais décidée à le lui dire, c’est parce que je trouvais dommage l’idée que les gens puissent s’écarter d’elle à cause de ce problème que, certainement, elle pouvait régler, si elle en devenait consciente. Elle m’a dit qu’elle en était consciente mais qu’elle croyait le problème réglé, vu qu’elle prenait des pastilles de charbon. Je lui ai confirmé que ses pastilles n’étaient pas efficaces. Par ailleurs, j’ai appris à ce moment-là qu’elle avait extrêmement peur d’aller chez le dentiste.

Par la suite, elle s’est décidée à aller chez le dentiste, et le problème a été réglé, au grand soulagement de tout le personnel du bureau! Je sais que d’aller chez le dentiste lui a demandé un grand courage, que je salue d’ailleurs bien bas. Inutile de vous dire que les gens du bureau m’étaient extrêmement reconnaissants d’avoir pris une telle initiative. Je tiens à spécifier que je l’ai fait autant pour moi que pour elle. Si c’était moi, j’aimerais qu’on me dise une telle chose, qu’on me rende un tel service. J’ai d’ailleurs appris par la suite qu’il semble que les gens qui ont mauvaise haleine n’en sont généralement pas conscients.

Je termine en réitérant que cela m’a demandé beaucoup de courage de poser un tel geste, ce jour-là. Par la suite, j’ai ressenti une grande fierté, et également la satisfaction d’avoir fait ce que je pouvais dans les circonstances. Même si les choses n’avaient pas changé, j’aurais tout de même eu la satisfaction d’avoir été authentique (non négligeable) et d’avoir fait tout ce qui était en mon pouvoir pour transformer la situation. Je crois que c’est le plus grand cadeau que je puisse me faire dans la vie : être authentique, dire ma vérité, et aller ainsi au bout de moi-même. Vous savez, je crois que c’est aussi le plus beau cadeau que l’on puisse faire à quelqu’un d’autre.

Je vous souhaite une très belle semaine.

Au plaisir de recevoir vos commentaires et/ou anecdotes.


Lily