jeudi 25 mars 2010

À QUI JE PARLE????

Bonjour à tous,

Je mets en ligne ce texte qui a été lu au Sénat français à la fin 2009. Je trouve cette femme extrêmement courageuse. Je lui lève mon chapeau. J'ai été émue d'entendre parler de femmes qui sont mortes pour avoir refusé de porter le voile, de se soumettre.

J'ai envie de soutenir cette cause. Elle me semble juste. J'ai envie de faire entendre ma voix pour dire que je suis sensible à ce que les femmes de ces pays peuvent vivre. J'ai aimé entendre ce compte rendu d'une personne éduquée ayant vécu en Algérie et qui a quitté son pays, donc qui a une perspective. Et une liberté d'expression! Cela m'aide à comprendre ce qu'il y a derrière ce morceau de tissu. Je crois saisir que ce n'est pas une question de religion mais bien de politique. Encore une fois, une question de pouvoir!

De façon plus concrète, si je rencontre une femme portant le voile qui s'adresse à moi, je vais lui demander "À qui je parle?", et je vais lui demander d'enlever son voile pour me parler. Aidons ces femmes à sortir de leur esclavage!

Il n'y en a pas beaucoup à Val-David, mais bon... je m'y engage!

Bonne lecture!
Lily



Djemila Benhabib, lu au Sénat français





MISSION PARLEMENTAIRE SUR LE VOILE INTEGRAL lundi 30 novembre 2009, par Djemila Benhabib, auteure de Ma vie à contre-Coran.



> Mesdames les sénatrices,
> Mesdames les présidentes,
> Mesdames et Messieurs les dignitaires,
> Chers amis,
>
> Merci mille fois de ce grand honneur que vous me faites, aujourd’hui, de me consacrer parmi les Femmes debout et de permettre à ma voix, celle d’une femme de culture musulmane féministe et laïque de résonner dans cette prestigieuse institution de la République. Merci à vous, mes amies de Femmes solidaires et de la Ligue du droit international des femmes pour votre travail acharné, permanent et indispensable que ce soit dans les quartiers, auprès des femmes victimes de violences et discriminations, des sans papiers ou encore au sein des politiques et des instances onusiennes.
> C’est dire que c’est ici, localement que prend racine le travail pour les droits des femmes pour se répercuter à l’échelle internationale. C’est dire aussi que la Marche des femmes pour la liberté et l’égalité est une et indivisible. Lorsqu’une femme souffre dans un quelconque endroit de la planète, c’est notre affaire à toutes et à tous. Merci de nous faire sentir de mille façons que nous sommes les maillons d’une même chaîne.
>
> Voilà encore quelques années, je n’aurais jamais imaginé que ma vie de femme, que ma vie de militante serait si intimement liée au féminisme et à la laïcité. Je vous surprendrai peut-être en vous avouant que je ne suis pas devenue féministe en tournant les pages du Deuxième Sexe, ni en me plongeant dans ce magnifique roman d’Aragon Les Cloches de Bâle, où il était question entre autres de Clara Zetkin et de Rosa Luxembourg, deux figures de proue du féminisme et de la paix dans le monde.Je ne suis pas devenue laïque en m’abreuvant de Spinoza, de Ibn Al-Arabi, de Descartes, de Ibn Khaldoun, ou de Voltaire, mon maître. Absolument pas.
> J’aurais pu tourner mon regard ailleurs pour me perdre dans cette enfance si heureuse que j’ai eue dans une famille généreuse, cultivée, ouverte sur le monde et sur les autres, profondément engagée pour la démocratie et la justice sociale. J’aurais pu m’égarer dans la beauté de cette ville qu’est Oran où il faisait si bon vivre au bord de la mer. Cette ville qui a propulsé la carrière littéraire d’Albert Camus, avec son célèbre roman La peste, jusqu’au Nobel de littérature.
> J’aurais pu ne rien voir, ne rien entendre des brimades, du mépris, des humiliations et des violences qu’on déversait sur les femmes. J’ai choisi de voir et d’écouter d’abord avec mes yeux et mes oreilles d’enfant. Plus tard, j’ai choisi de dire les aspirations de toutes ces femmes qui ont marqué ma vie pour que plus jamais, plus aucune femme dans le monde, n’ait honte d’être femme.
>
> Pour vous dire vrai, à l’enfance et surtout à l’adolescence, je n’ai jamais rêvé de mariage, de prince charmant, de robe longue, de grande maison, d’enfants et de famille.. Les quelques mariages auxquels j’avais assisté, en Algérie, me faisaient sentir que la femme était un objet bien plus qu’un sujet. Inutile de vous préciser que ma perspective était ultraminoritaire, car les femmes sont formatées à devenir des épouses puis des mères dès l’enfance. Je devais avoir, quoi, cinq, six, peut-être sept ans tout au plus, lorsqu’on me somma de rejoindre ma grand-mère dans la cuisine, car ma place naturelle était à mi-distance entre les fourneaux et la buanderie, de façon à pouvoir faire éclater mes talents de cuisinière et de ménagère le moment venu.
>
> En 1984, l’Algérie adopte un code de la famille inspiré de la charia islamique. J’ai 12 ans à cette époque. Brièvement, ce code exige de l’épouse d’obéir à son mari et à ses beaux-parents, permet la répudiation, la polygamie, destitue la femme de son autorité parentale, permet à l’époux de corriger sa femme et en matière d’héritage comme de témoignage, l’inégalité est érigée en système puisque la voix de deux femmes équivaut à celle d’un homme tout comme les parts d’héritage.
> Question : L’Algérie est-elle devenue musulmane en 1984 ?
> Réponse : Je vous la donnerai pendant le débat tout à l’heure si vous le souhaitez.


> Pour ce qui est de la laïcité, j’ai compris sa nécessité lorsque, au tout début des années 1990, le Front islamique du salut (FIS) a mis à genoux mon pays l’Algérie par le feu et par le sang en assassinant des milliers d’Algériens. Aujourd’hui, on est forcé de constater que les choses n’ont pas tellement changé.
>
> Trop de femmes dans le monde se font encore humilier, battre, violenter, répudier, assassiner, brûler, fouetter et lapider.
> Au nom de quoi ? De la religion, de l’islam en l’occurrence et de son instrumentalisation. Pour refuser un mariage arrangé, le port du voile islamique ou encore pour avoir demandé le divorce, porté un pantalon, conduit une voiture et même avoir franchi le seuil de la porte sans la permission du mâle, des femmes, tant de femmes subissent la barbarie dans leur chair.
> Je pense en particulier à nos sœurs iraniennes qui ont défilé dans les rues de Téhéran pour faire trembler l’un des pires dictateurs au monde : Ahmadinejad. Je pense à Neda, cette jeune Iranienne assassinée à l’âge de 26 ans. Nous avons tous vu cette image de Neda gisant sur le sol, le sang dégoulinant de sa bouche. Je pense à Nojoud Ali, cette petite Yéménite de 10 ans, qui a été mariée de force à un homme qui a trois fois son âge et qui s’est battue pour obtenir le droit de divorcer… et qui l’a obtenu. Je pense à Loubna Al-Hussein qui a fait trembler le gouvernement de Khartoum l’été dernier à cause de sa tenue vestimentaire.
>
> La pire condition féminine dans le globe, c’est celle que vivent les femmes dans les pays musulmans. C’est un fait et nous devons le reconnaître. C’est cela notre première solidarité à l’égard de toutes celles qui défient les pires régimes tyranniques au monde. Qui oserait dire le contraire ? Qui oserait prétendre l’inverse ? Les islamistes et leurs complices ? Certainement… mais pas seulement.
>
> Il y a aussi ce courant de pensée relativiste qui prétend qu’au nom des cultures et des traditions nous devons accepter la régression, qui confine l’autre dans un statut de victime perpétuelle et nous culpabilise pour nos choix de société en nous traitant de racistes et d’islamophobes lorsque nous défendons l’égalité des sexes et la laïcité.. C’est cette même gauche qui ouvre les bras à Tarik Ramadan pour se pavaner de ville en ville, de plateau de TV en plateau de TV et cracher sur les valeurs de la République.
>
> Sachez qu’il n’y a rien dans ma culture qui me prédestine à être éclipsée sous un linceul, emblème ostentatoire de différence.
> Rien qui me prédétermine à accepter le triomphe de l’idiot, du sot et du lâche, surtout si on érige le médiocre en juge. Rien qui prépare mon sexe à être charcuté sans que ma chair en suffoque. Rien qui me prédestine à apprivoiser le fouet ou l’aiguillon. Rien qui me voue à répudier la beauté et le plaisir. Rien qui me prédispose à recevoir la froideur de la lame rouillée sur ma gorge. Et si c’était le cas, je renierais sans remords ni regret le ventre de ma mère, la caresse de mon père et le soleil qui m'a vu grandir.
>
> L’islamisme politique n’est pas l’expression d’une spécificité culturelle, comme on prétend ça et là. C’est une affaire politique, une menace collective qui s’attaque au fondement même de la démocratie en faisant la promotion d’une idéologie violente, sexiste, misogyne, raciste et homophobe.
>
> Nous avons vu de quelle façon les mouvements islamistes, avec la complicité, la lâcheté et le soutien de certains courants de gauche cautionnent la régression profonde qui s’est installée au cœur même de nos villes. Au Canada, nous avons tout de même failli avoir les tribunaux islamiques. En Grande-Bretagne c’est déjà la norme dans plusieurs communautés.. D’un bout à l’autre de la planète, le port du voile islamique se répand et se banalise, il devient même une alternative acceptable aux yeux de certains car c’est tout de même mieux que la burqa !
> Que dire de la démission des démocraties occidentales sur des enjeux primordiaux à la base du vivre-ensemble et de la citoyenneté tels que la défense de l’école publique, des services publics et de la neutralité de l’État ?
> Que dire des reculs en matière d’accessibilité à l’avortement ici même en France ?
> Tout ça pour dire qu’il est toujours possible de faire avancer les sociétés grâce à notre courage, notre détermination et à notre audace. Je ne vous dis pas que ce sont là des choix faciles. Loin de là. Les chemins de la liberté sont toujours des chemins escarpés. Ce sont les seuls chemins de l’émancipation humaine, je n’en connais pas d’autres.
>
> Cette merveilleuse page d’histoire, de NOTRE histoire, nous enseigne que subir n’est pas se soumettre. Car par-delà les injustices et les humiliations, il y a aussi les résistances. Résister, c’est se donner le droit de choisir sa destinée. C’est cela pour moi le féminisme. Une destinée non pas individuelle, mais collective pour la dignité de TOUTES les femmes. C’est ainsi que j’ai donné un sens à ma vie en liant mon destin de femme à tous ceux qui rêvent d’égalité et de laïcité comme fondement même de la démocratie. L’histoire regorge d’exemples de religions qui débordent de la sphère privée pour envahir la sphère publique et devenir la loi. Dans ce contexte, les femmes sont les premières perdantes. Pas seulement. La vie, dans ses multiples dimensions, devient soudainement sclérosée lorsque la loi de Dieu se mêle à la loi des hommes pour organiser les moindres faits et gestes de tous. Il n’y a plus de place pour les avancées scientifiques, la littérature, le théâtre, la musique, la danse, la peinture, le cinéma, bref la vie tout simplement. Seuls la régression et les interdits se multiplient. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai une aversion profonde à l’égard des intégrismes quels qu’ils soient, car je suis une amoureuse de la vie.
>
> Rappelez-vous une chose : lorsque la religion régit la vie de la cité, nous ne sommes plus dans l’espace du possible, nous ne sommes plus dans le référentiel des doutes, nous ne sommes plus dans le repère de la Raison et de la rationalité si chères aux Lumières. Séparer l’espace public de l’espace privé en réaffirmant la neutralité de l’État me semble indispensable, car seule la laïcité permet de se doter d’un espace commun, appelons-le un référentiel citoyen, loin de toutes croyances et de toutes les incroyances, pour prendre en main la destinée de la cité. Avant de conclure, permettez-moi de partager avec vous une lettre destinée à l’un de vos élus.
>
> "J’ai longuement hésité avant de vous écrire. Peut-être, par peur d’être perçue comme celle venue d’ailleurs qui fait indélicatement irruption dans les « affaires françaises ». Au diable les convenances, je n’ai jamais été douée pour la bienséance surtout lorsqu’elle est au service des plus forts, des plus puissants et des plus arrogants. Puis, s’il avait fallu que je vive en fonction du regard des autres, je n’aurais rien fait de ma vie ou si peu. Lorsqu’il s’agit des droits des femmes, nulle convenance ne doit primer sur l’essentiel. L’essentiel étant : la liberté, l’égalité et l’émancipation des femmes. J’entends encore des copines françaises me dirent avec insistance : parle-lui, dis-lui, écris-lui. Étrangement, leurs propos me rappellent le titre de ce magnifique film d’Almodovar Parle avec elle où dès les premiers instants, le rideau se lève furtivement, pendant quelques secondes, sur un spectacle de danse, mettant en scène le corps d’une femme, celui de Pina Bausch.. Elle qui exprimait si bien dans ses chorégraphies crûment la violence exercée à l’encontre des femmes.
>
> Monsieur Gérin, c’est à vous que je m’adresse, je voudrais vous parler, vous dire la peur que j’ai connu le 25 mars 1994 alors que j’habitais à Oran, en Algérie et que le Groupe islamique armé (GIA) avait ordonné aux femmes de mon pays le port du voile islamique. Ce jour-là, j’ai marché la tête nue ainsi que des millions d’autres Algériennes. Nous avons défié la mort. Nous avons joué à cache-cache avec les sanguinaires du GIA et le souvenir de Katia Bengana, une jeune lycéenne âgée de 17 ans assassinée le 28 février 1994 à la sortie de son lycée planait sur nos têtes nues. Il y a des événements fondateurs dans une vie et qui donnent une direction particulière au destin de tout un chacun. Celui-là, en est un pour moi. Depuis ce jour-là, j’ai une aversion profonde pour tout ce qui est hidjab, voile, burqa, niqab, tchador, jilbab, khimar et compagnie. Or, aujourd’hui vous êtes à la tête d’une commission parlementaire chargée de se pencher sur le port du voile intégral en France.
>
> En mars dernier, je publiais au Québec, un livre intitulé Ma vie à contre-Coran : une femme témoigne sur les islamistes. Dès les premières phrases, je donnais le ton de ce qu’est devenue ma vie en termes d’engagements politiques en écrivant ceci :



« J’ai vécu les prémisses d’une dictature islamiste. C’était au début des années 1990. Je n’avais pas encore 18 ans. J’étais coupable d’être femme, féministe et laïque. » Je dois vous avouer que je ne suis pas féministe et laïque par vocation, je le suis par nécessité, par la force des choses, par ces souffrances qui imprègnent mon corps car je ne peux me résoudre à voir l’islamisme politique gagner du terrain ici même et partout dans le monde. Je suis devenue féministe et laïque à force de voir autour de moi des femmes souffrir en silence derrière des portes closes pour cacher leur sexe et leur douleur, pour étouffer leurs désirs et taire leurs rêves.
>
> Il fut un temps où on s’interrogeait en France sur le port du voile islamique à l’école. Aujourd’hui, il est question de voile intégral. Au lieu d’élargir la portée de la loi de 2004 aux établissements universitaires, nous débattons sur la possibilité de laisser déambuler dans nos rues des cercueils. Est-ce normal ? Demain, peut-être c’est la polygamie qui sera à l’ordre du jour.
> Ne riez pas. Cela s’est produit au Canada et il a fallu que les cours (de justice) s’en mêlent. Car après tout la culture à bon dos lorsqu’il s’agit d’opprimer les femmes. Ironie du sort, j’ai constaté dans plusieurs quartiers que les jupes se rallongent et disparaissant peu à peu. La palette des couleurs se réduit. Il est devenu banal de camoufler son corps derrière un voile et porter une jupe, un acte de résistance. C’est tout de même une banlieue française qui est le théâtre du film La Journée de la jupe. Alors que dans les rues de Téhéran et de Khartoum, les femmes se découvrent de plus en plus, au péril de leur vie, dans les territoires perdus de la République française, le voile est devenu la norme. Que se passe-t-il ? La France est-elle devenue malade ?
>
> Le voile islamique est souvent présenté comme faisant partie de « l’identité collective musulmane ». Or, il n’en est rien. Il est l’emblème de l’intégrisme musulman partout dans le monde. S’il a une connotation particulière, elle est plutôt politique surtout avec l’avènement de la révolution islamique en Iran en 1979. Que l’on ne s’y trompe pas, le voile islamique cache la peur des femmes, de leur corps, de leur liberté et de leur sexualité. Pire encore, la perversion est poussée à son paroxysme en voilant des enfants de moins de cinq ans. Il y a quelques temps, j’essayais de me rappeler à quel moment précisément, en Algérie, j’ai vu apparaître ce voile dans les salles de classe. Pendant mon enfance et jusqu’à mon entrée au lycée, c’est-à-dire en 1987, le port du voile islamique était marginal autour de moi. À l’école primaire, personne ne portait le hidjab, ni parmi les enseignants, ni surtout parmi les élèves.
>
> Voilà 12 ans que j’habite au Québec dont la devise inscrite sur les plaques d’immatriculation des voitures est « Je me souviens ».
> A propos de mémoire, de quoi la France devrait-elle se souvenir ? Quelle est porteuse des Lumières. Que des millions de femmes se nourrissent des écrits de Simone de Beauvoir dont le nom est indissociable de celui de Djamila Boupacha. C’est peu dire. Il ne fait aucun doute pour moi que la France est un grand pays et ceci vous confère des responsabilités et des devoirs envers nous tous, les petits. C’est d’ailleurs pour cela qu’aujourd’hui, tous les regards sont tournés vers votre commission et que nous attendons de vous que vous fassiez preuve de courage et de responsabilité en interdisant le port de la burqa.
>
> Pour notre part au Québec, on se souvient qu’en 1961, pour la première fois dans l’histoire, une femme, une avocate de surcroît, est élue à l’Assemblée législative lors d’une élection partielle. Son nom est Claire Kirkland et elle deviendra ministre. En invoquant un vieux règlement parlementaire qui exigeait des femmes le port du chapeau pour se présenter à l’Assemblée législative, on la force à se couvrir la tête pendant les sessions. Elle refuse. C’est le scandale. Un journal titre : « Une femme nu-tête à l’Assemblée législative ! » Elle résiste et obtient gain de cause. Il faut comprendre par là que nos droits sont des acquis fragiles à défendre avec acharnement et qu’ils sont le résultat de luttes collectives pour lesquelles se sont engagé des millions de femmes et d’hommes épris de liberté et de justice. J’ose espérer, monsieur Gérin que la commission que vous présidez tiendra compte de tous ces sacrifices et de toutes ces aspirations citoyennes à travers le monde et les siècles."
>



A vous chers amis, s’il y a une chose, une seule, que je souhaiterais que vous reteniez de ces quelques mots, c’est la suivante.
> Entre une certaine gauche démissionnaire, le racisme de l’extrême droite et le laisser-faire et la complicité des gouvernements nous avons la possibilité de changer les choses, plus encore nous avons la responsabilité historique de faire avancer les droits des femmes. Nous sommes, en quelque sorte, responsables de notre avenir et de celui de nos enfants. Car il prendra la direction que nous lui donnerons. Nous, les citoyens. Nous, les peuples du monde. Par nos gestes, par nos actions et par notre mobilisation. Toutes les énergies citoyennes sont nécessaires d’un pays à l’autre au-delà des frontières. L’avenir nous appartient. La femme est l’avenir de l’homme disait Aragon. S’agissant d’homme, je veux en saluer un présent aujourd’hui, c’est mon père à qui je dois tout.
>
> Et je finirai par une citation de Simone de Beauvoir : « On a le droit de crier mais il faut que ce cri soit écouté, il faut que cela tienne debout, il faut que cela résonne chez les autres. » J’ose espérer que mon cri aura un écho parmi vous.
>
> Djemila Benhabib
> Lettre lue au Palais du Luxembourg, le vendredi 13 novembre 2009, lors de la journée "Femmes debout", organisée par Femmes
> Solidaires et la Ligue du Droit International des Femmes

dimanche 21 mars 2010

LA GRATITUDE

Une amie qui m’est très chère m’a téléphoné, tout à l’heure, pour m’informer que sa mère a une tumeur cancéreuse et qu’elle doit se faire opérer. Elle m’a raconté toutes les étapes que la famille a traversées dans les dernières semaines. Comme je le lui disais, c'est très bouleversant et à la fois très riche comme expérience.

Dernièrement, j’ai lu un livre intitulé « L’Âme de l’argent ». Je suis en pleine réflexion par rapport à cet outil d’échange qu’est l’argent. Je vous en reparlerai davantage dans une prochaine chronique. Mais j’ai envie de vous partager, ce matin, ce qui m’a émue en relisant certains passages du livre.

J’étais un peu sous le choc de la nouvelle et, spontanément, je suis allée relire le chapitre dans lequel l’auteure, Lynne Twist, nous raconte les dernières semaines de la vie de sa mère, qu’elle a accompagnée dans ce parcours. C'est très émouvant.

Un aspect qui m’a particulièrement émue est le fait que sa mère a décidé, à un certain moment, de téléphoner à toutes les personnes qui avaient participé à son quotidien : le pharmacien, le mécanicien, la serveuse et le chef à son restaurant préféré, la coiffeuse, la massothérapeute, etc. Elle a eu une conversation avec chacun pour lui dire qu’elle allait bientôt mourir et que, par conséquent, elle était en train de faire le bilan de sa vie et de dire à sa fille quelles personnes avaient été particulièrement importantes pour elle dans les dernières années. Et elle a dit à chacun à quel point elle appréciait les services qu’il lui avait rendus. Elle leur a dit que lorsqu’on vieillit et qu’on a plus de difficulté à s’occuper de soi-même, ces « services » prennent beaucoup d’importance, qu’ils ont le pouvoir de transformer une journée. Elle a également dit à chacun qu’elle aimerait qu’il assiste à ses funérailles. Et ils y étaient tous.

En fait, ces gens étaient des personnes qu’elle payait pour lui rendre divers services, mais s’ils se sentaient partie prenante de sa vie, c’est qu’elle leur a permis d’y entrer. Elle a pris le temps de leur exprimer sa gratitude et il semble qu’à ce jour, ce petit geste ait encore de l’impact. Je n’en doute pas une seconde.

Tout cela, aujourd’hui, me ramène à l’essentiel. J’avais envie de vous le partager. Vivons comme s'il nous restait six mois à vivre! Pourquoi attendre d’être à l’article de la mort ou de recevoir un diagnostic de cancer? Et si on commençait, aujourd’hui même, à exprimer notre reconnaissance aux gens qui nous facilitent la vie? Pas de grandes déclarations d'amour, simplement quelques mots qui démontrent notre gratitude. Et voyez l'accueil que vous recevrez lors de votre prochaine visite en ce lieu. Ne le faites pas dans ce but, bien sûr, mais soyez attentif. Vous verrez, cela vous donnera envie de le faire dans tous les endroits où vous mettez les pieds. Je donne, je reçois...

Créez une belle journée!

Lily Monier
www.les100solutions.com

mercredi 10 mars 2010

LE MAL DU SUCRE

Bonjour!

Il y a trois ans, j'ai eu la chance (eh oui!) d'apprendre que j'avais une infection au Candida albicans. C'est une sorte de champignon qui se met à proliférer de façon démesurée et qui provoque toutes sortes de maux et malaises divers. J'ai donc dû m'astreindre à un régime assez draconien (pas de levure, pas de sucre) pendant environ trois ans. J'ai donc dû vivre un immense détachement par rapport au sucre.

Je me suis mise à lire les étiquettes sur tous les produits que j'achetais, et j'ai été ébahie de constater qu'il y en avait dans presque tous les produits vendus en épicerie, même dans les magasins d'aliments naturels.

Aujourd'hui, je considère cette expérience comme un cadeau. Il m'arrive de manger du sucre à l'occasion, mais je n'y suis plus "accro". Le plaisir oui, la dépendance non!

P.S.: Voici un texte fort intéressant trouvé sur le lien suivant: http://guerrierpacifique.wordpress.com/category/recits-pour-guerriers-pacifiques/


L’enfant qui aimait le sucre


On raconte qu’un jour, en Inde, une femme vient à l’ashram de Gandhi, accompagnée de son fils d’une dizaine d’années, et demande à le rencontrer, car elle a entendu parler de sa sagesse.

Quand elle est amenée devant lui, elle se jette à ses pieds et lui dit :

« Maître, mon fils est atteint de diabète et il est donc très néfaste pour lui de manger du sucre. Or ce satané gamin en raffole et ne manque pas une occasion d’en manger dès que j’ai le dos tourné. Je suis inquiète pour sa santé mais il ne veut pas m’écouter. Je vous en supplie, parlez à mon fils pour lui faire entendre raison! »

Gandhi l’écoute avec un grand sérieux et lui demande de revenir dans un mois.

Un peu surprise, la mère s’exécute et va trouver non loin de là un lieu pour l’héberger, elle et son fils. Puis elle se trouve un petit travail pour payer ce logement.

Au bout d’un mois, elle retourne voir Gandhi avec son fils et lui explique à nouveau la situation. Alors le vieil homme se tourne vers l’enfant et lui dit : « Mon fils, je te demande de ne plus manger du sucre, ce n’est pas bon pour ta santé et cela donne beaucoup de soucis à ta mère ».

La femme est stupéfaite et s’exclame : « Comment? Vous m’avez fait attendre un mois pour dire à mon fils ce que je lui répète chaque jour?! Et pourquoi ne pas le lui avoir dit le premier jour? Quel sorte de sage êtes-vous donc? »

Et Gandhi de lui répondre : « Voyez-vous, madame, j’aime beaucoup le sucre, et je ne pouvais pas demander à cet enfant de cesser de faire ce dont j’étais moi-même incapable. Il m’a donc fallu un bon mois pour me détacher totalement du sucre afin de pouvoir demander à votre fils de faire la même chose. »



Et pour ceux qui désirent transformer leur relation au sucre, progressivement, voici un très beau texte de Danièle Laberge, herboriste, pour la formation HerbArt (l'Herbothèque inc.):

Petit conseil pour le sucre et les sucreries
Conseils à un enfant qui n’est pas capable d’arrêter de manger des bonbons...
« Il faut que tu comprennes, mon enfant, que ce n’est pas vraiment toi qui les mange, ces bonbons, mais eux qui te mangent! Ça, ce n’est pas permis. Tes petites cellules sont brûlées par ces amas de sucre et de produits chimiques. Tu es venu sur Terre pour faire un travail important et c’est l’amour que tu dois te donner et partager, et non les sucreries. Quand tu as envie de bonbons, va te blottir dans les bras de quelqu’un que tu aimes et dis-lui : « Je t’en prie, donne-moi de l’amour, je ne veux plus me faire du mal, je ne veux plus. . . » Et, tu verras, tu seras tellement rempli que tu n’auras plus envie ni de bonbons ni de rien.

Et, quand cette personne ne sera pas avec toi et que tu auras quand même envie de bonbons, alors pense à ta Mère-Terre et elle te remplira. Tu verras, ce sera bien meilleur que des bonbons. Oh! Tu peux parfois, à l’occasion, « tricher » un peu, mais pas trop. La santé n’est pas gratuite. Alors, prends les sous que tu dépenserais pour des bonbons et investis-les dans ta santé. Tu verras, ceux et celles qui t’entourent pourront te suggérer des expériences de guérison. Alors, économise pour aller te faire guérir et vivifier afin que la vie qui est belle soit encore plus belle, par exemple en faisant des cours que tu aimes (karaté, peinture, musique, etc). Je sais que tu pourras faire ça. N’est-ce pas mon petit? »

Ce conseil est aussi valable pour les grands…


Créez une belle journée!
Lily

lundi 8 mars 2010

JE SUIS RESPONSABLE DE MA RÉALITÉ

Ce que vous pouvez faire, ou ce que vous rêvez que vous pouvez faire, commencez à le faire. L’audace se compose de génie, de puissance et de magie.

Goethe

Et d’ajouter Lily :
Et c’est ainsi qu’on transforme le monde, un pas et une action à la fois!

Citation du livre « Que sait-on vraiment de la réalité? » (What the Bleep do we Know?)

Nous sommes tous connectés. Nous sommes enchevêtrés; si vous voulez appeler cela un enchevêtrement quantique, ça me va aussi. Mais nous sommes vraiment enchevêtrés et il n’existe aucune séparation réelle entre nous, de sorte que ce que nous faisons à un autre, nous le faisons à un aspect de nous-mêmes. Aucun de nous n’est innocent à cet égard. S’il y a quelque chose que nous n’aimons pas quelque part, nous ne pouvons réellement feindre de l’ignorer, parce que, d’une manière ou d’une autre, nous en sommes les cocréateurs. Il nous revient donc de faire les bons choix pour essayer de créer le meilleur avenir possible pour nous tous. Telle est notre responsabilité comme cocréateurs. Ce faisant, que nous devenions politiciens, théologiens, scientifiques, médecins, ou quoi que ce soit d’autre, nous pouvons tous contribuer, au meilleur de nos capacités, à améliorer l’existence des autres en faisant ce que nous estimons être le mieux. Cela nécessite que nous prenions vraiment le temps de réfléchir avant d’agir, en prenant acte du fait que les autres sont tous nos frères et sœurs et que c’est finalement une affaire de famille. Voilà.

William Tiller, Ph.D.

Pensez à offrir au suivant cette semaine. Semez de la joie, et c’est ce que vous récolterez!
Lily Monier
www.les100solutions.com