dimanche 18 avril 2010

OSER RÊVER

J’ai envie de vous partager ce qui m’arrive. J’ai une amie qui vit en Espagne (elle est Espagnole), sur la Costa del Sol, dans le sud du pays. Laura m’a récemment acheté un billet d’avion pour que j’aille la visiter. Départ le 25 août et retour le 24 septembre. C’est la deuxième fois qu’elle pose ce geste. J’y suis allée en juillet 2006. Il y a trois ans, elle m’a envoyé 2000 euros pour que je m’achète une voiture. Il faut vous dire que les dernières années ont été difficiles pour moi. Elle m’a dit « J’ai le sentiment que d’avoir une voiture va t’aider à trouver du travail, que ça va te faciliter la vie ». Et c’était vrai.

Est-ce que cette amie est riche? Non. Vous voudriez peut-être son adresse ou son numéro de téléphone? Je ne suis pas certaine, moi, que vous seriez capable de recevoir. Ce n’est pas si facile que ça en a l’air. C’est un art difficile que celui de recevoir et, surtout, de ne pas se sentir redevable. Recevoir demande beaucoup d’humilité. En fait, la clé dans tout cela, c’est de réaliser que c’est l’Univers qui nous donne à travers cette personne qui est mise sur notre route.

Comment ai-je rencontré cette personne qui habite si loin d’ici (puisque je vis au Québec)? C’est une autre belle histoire que j’ai envie de vous raconter. Aujourd’hui, j’ai envie de vous faire ressentir que TOUT EST POSSIBLE, de vous donner envie de rêver même vos rêves les plus « fous ». Je vous l’exprime de cette façon, en vous parlant de rêver, mais nous savons tous bien sûr que nous sommes créateurs à travers nos pensées, nos gestes et nos paroles. Mais j’aime parler de rêves. J’aime ce mot. Lorsque je rêve, j’utilise l’imaginaire et il paraît que le cerveau ne fait pas la différence entre les images réelles et celles que l’on imagine.

Laissez-moi vous parler de cette autre fée qui m’a permis de rencontrer mon amie Laura, que je vais bientôt revoir. Elle s’appelle Dominique. À l’époque, je rêvais d’aller au Pérou. C’était un voyage initiatique (qui permet de s’arrêter, de regarder où nous en sommes, de faire des nouveaux choix et de les affirmer à travers des rituels, sur des sites énergétiques très puissants… pourquoi « puissants »? Parce que ce sont des endroits où de tels rituels ont lieu depuis fort longtemps. Il paraît que la nature emmagasine les vibrations des gens qui y séjournent.) qui devait durer trois semaines.

J’avais « osé » aller à la soirée d’information, même si je n’avais pas un traître sou. Cela m’avait demandé un certain dépassement. En effet, je savais que les gens qui organisaient cette soirée étaient au courant que je n’avais pas d’argent. Et une certaine partie de moi aurait eu tendance à dire « Qu’est-ce que ça donne d’aller à une telle soirée, alors que tu n’as pas l’argent? » Ça pouvait sembler perdu d’avance. Mais j’avais lu des tas de livres sur l’abondance et je savais que je devais avancer en direction de mon rêve.

Pendant cette soirée, nous avons vu des images du précédent voyage au Pérou. Pendant tout ce temps, je ressentais une grande chaleur dans mon hara (ventre). C’est le siège de l’action. J’avais le sentiment que je devais faire partie de ce voyage. Mais comment? Peu importe, à la fin de la soirée, le plus discrètement possible, j’ai pris le dossier technique (les détails du voyage) et la fiche d’inscription.

Lorsque je suis rentrée chez moi, j’ai rempli la fiche d’inscription, je l’ai collée sur le mur dans mon bureau et j’ai dit à l’Univers « Si ça fonctionne, tes lois de l’abondance, moi, je crois que je devrais aller au Pérou ». Le lundi suivant, j’ai mentionné à un des organisateurs que j’avais rempli la fiche d’inscription pour le voyage et que je l’avais collée sur mon mur. Il m’a suggéré de faire des photocopies de mon passeport. Il a joué le jeu. Ça m’a encouragée. Ensuite, j’ai mis ça de côté. Je ne savais pas trop comment ça pourrait être possible. Je n’avais aucune possibilité d’emprunt, ni cartes de crédit. Mais ce n’était pas à moi de m’occuper de tout cela. J’avais fait mon bout. Le reste était hors de mon contrôle.

Deux semaines avant la date limite pour s’inscrire, une amie est venue chez moi pour faire un échange de soins énergétiques dans le cadre d’une formation que je faisais avec ce groupe dont certains participants allaient au Pérou. Mylène, voyant la fiche d’inscription remplie sur mon mur, me dit spontanément « Tu viens au Pérou? » J’ai répondu « Je crois que je devrais y être. Je ne sais pas comment ça pourrait se faire, mais j’ai le sentiment que je dois y être. » Pendant qu’elle me faisait un soin énergétique, sachant qu’elle y serait et avec les photos que j’avais vues lors de la soirée d’information, je me suis projetée là-bas en pensée. Je nous voyais, Mylène et moi, à différents endroits.

Après cet échange de soins, spontanément, j’ai envoyé un courriel à Dominique, cette personne rencontrée sur un site de psychologie sur Internet (www.enneagramme.com) avec qui je correspondais depuis environ six mois, et je lui ai raconté toute l’histoire : la soirée d’information, le fait que ça m’avait demandé du courage d’y aller, de prendre le dossier technique, la fiche d’inscription que j‘avais remplie et qui était collée sur mon mur, la visite de Mylène.

Deux jours plus tard, n’y pensant même plus, je reçois un courriel de Dominique me disant « Écoute, je suis riche et j’ai toujours rêvé de réaliser des rêves comme le tien ». Je ressens que tu dois faire partie de ce voyage au Pérou. Si tu es d’accord, je te l’offre. Elle semblait ne pas être certaine que j’allais accepter. Elle me raconta avoir déjà voulu offrir sa voiture à une amie, mais que cette dernière avait refusé. Bref, je me retrouve à me faire offrir un voyage au Pérou, toutes dépenses payées (TOUT) par une personne qui se demande si je vais accepter.

De mon côté, je suis un peu sonnée. Je n’en reviens pas. Je consulte mon livre sur l’abondance et ils disent que l’important est de voir dans quelle énergie cette offre nous est faite. Est-ce que c’est dégagé, est-ce que c’est réellement un cadeau? Il n’y a pas de ficelles qui y sont attachées? Comment l’on se sent face à cela. Et ils disent que si personne ne reçoit, personne ne peut donner, que c’est important qu’il y ait des récepteurs.

Après avoir vérifié certains détails avec Dominique, j’ai ressenti que c’était pur, et j’ai accepté son offre. Et je peux vous dire que jamais je ne me suis sentie redevable. Je sentais que je lui faisais un immense plaisir en acceptant son offre. Ce voyage, incluant tout ce dont j’avais besoin pour y aller (vêtements, sac à dos, etc.), plus toutes mes dépenses sur place, a coûté 7000$. J’avais même de l’argent à distribuer sur place, 500$ U.S., comme bon me semblait. Inutile de vous dire que j’ai ressenti un immense sentiment d’abondance.

C’est au Pérou que j’ai rencontré Laura, qui est devenue mon amie. En vous racontant cela, j’ai envie de vous inspirer à rêver vos rêves les plus « fous », à vous encourager à rêver en couleurs (parce que ce n’est pas plus cher qu’en noir et blanc!!!), à continuer à croire à votre rêve même si, selon les apparences, il semble n’avoir aucune chance de se réaliser. TOUT EST POSSIBLE. Lorsqu’on sort du mental (à essayer de savoir comment ça pourrait se mettre en place) – c’est d’ailleurs souvent à cette étape qu’on abandonne – et qu’on arrive à parler de son rêve en toute simplicité et à poser des gestes dans cette direction, des gestes congruents (qui appuient notre rêve), nous avons une grande puissance de manifestation en nous, et l’Univers collabore. Et comment peut-il collaborer, si ce n’est à travers les Êtres humains que l’on croise sur notre route?

J’ai envie de rendre hommage à ces personnes si généreuses qui ont contribué à ce que je devienne la personne que je suis. E j’ai également envie d’en inspirer d’autres (qui ont de la facilité à attirer l’argent) à le partager et ainsi à faire des heureux et à se sentir eux-mêmes utiles, ce qui crée l’ouverture du cœur chez celui qui donne. En recevant, je sais que je permets à celui qui donne de ressentir cette grande joie du cœur. C’est ce que j’appelle gagnant-gagnant.

Wow! Quel bel univers nous pouvons créer de cette façon. Et sachez que s’il n’y a personne pour recevoir, personne qui ait la grâce de le faire en toute humilité, il n’y a personne qui peut donner et se sentir utile et ressentir cette grande joie au niveau du cœur qui s’approche de l’extase.

J’ai envie moi aussi d’attirer davantage d’argent dans ma vie et de continuer à poser des gestes de cette nature. Je l’ai fait à petite échelle. Je veux continuer à le faire. J’ai envie d’encourager des gens qui sont près du but, qui sont dans l’action, qui font tout ce qu’il faut et à qui il manque juste une petite poussée dans le dos. Je ne veux pas encourager les gens à attendre qu’une telle chose arrive, mais j’ai envie que vous sachiez que c’est possible.

Mon amie Laura m’a dit à plusieurs reprises « Je suis dans l’abondance, et j’ai envie de partager cette abondance avec toi ». Elle m’a fait plusieurs cadeaux, dont j’ai été très reconnaissante, qui arrivaient toujours au bon moment, à un moment où je ne m’y attendais pas. Que c’est joyeux à vivre! Et elle me disait la petite phrase que je vous ai citée, en ajoutant, « Et ce n’est pas fini! » Je trouve ça formidable.

Petit bémol : D’un autre côté, ne jouons pas au sauveur. Il y a des gens qui ne sont pas prêts à recevoir. C’est simple à savoir. Si une personne est dans l’action, qu’elle fait des pas pour concrétiser son rêve, qu’elle en parle avec simplicité, elle est probablement prête à recevoir. L’autre qui est apathique, qui se sent victime, n’est probablement pas prête. Cela ne ferait que l’alourdir davantage, la confirmer dans son rôle (temporaire) de victime. Usons de discernement!

Donnons et recevons joyeusement!

Lily Monier
www.les100solutions.com

lundi 12 avril 2010

HARMONISATION RELATIONNELLE (RÉSOLUTION DE CONFLITS)

Pourquoi parler d'harmonisation relationnelle?

Entre autres pour faire cesser le jeu de chaise musicale qui prévaut actuellement dans les entreprises. La majorité des gens ne sont pas heureux au travail et, soit ils endurent, ils subissent, pensant qu'ils n'ont pas le choix, que c'est comme ça, et tentent de tenir le coup jusqu'à leur "retraite dorée", soit ils s'en vont ailleurs, où ils rencontrent les mêmes problèmes, puisqu'on retrouve partout les mêmes profils de personnalité. (voir: www.enneagramme.com) Il y a beaucoup de typologies de la personnslité. Personnellement, j'aime bien l'ennéagramme. C'est un modèle mathématique qui date du temps de la kabbale, qui fut transmis verbalement pendant très longtemps, et qui est de plus en plus utilisé par des chefs d'entreprise, et également par les scénaristes qui veulent construire un personnage crédible.

Je suis d'accord avec Lise Bourbeau, "Tout ce qui ne s'exprime pas s'imprime". Souvent, les gens n'ont pas l'opportunité de jouir de leur retraite, car les malaises sont devenus des maladies. Les gens croient que c'est normal, que ça vient avec l'âge. Je n'y crois pas. C'est plutôt à cause du stress, du manque de joie au quotidien.

Récemment, un ami m'a téléphoné pour voir si j'étais intéressée à aller m'occuper d'une maison de thérapie. Cet ami est "conseiller financier". En fait, il essaie d'aider les gens à s'occuper de leur situation financière, à gérer l'aspect financier de leur vie d'une façon saine et équilibrée. Il s'occupe du redressement financier de cette maison de thérapie. Le directeur actuel ne semble pas faire l'affaire, et il s'attend à ce qu'il démissionne prochainement. Alors, il me demandait si j'étais disponible pour gérer la place pendant un mois et pour trouver une personne qui pourrait ensuite prendre la relève. Il m'avait offert le poste, il y a environ un an, mais c'était trop loin de chez moi.

Cette "possibilité dans l'air" m'a grandement inspirée. Après avoir réfléchi, je l'ai rappelé et je lui ai dit que la première chose que je ferais en arrivant, ce serait de rencontrer chacun des employés individuellement et de poser les trois questions suivantes:

1- Qu'est-ce qui fonctionne ici?
a) dans l'entreprise?
b) dans votre département?

2- Qu'est-ce qui ne fonctionne pas?

3- Quelles sont les solutions?

Et, à partir de là, j'aurais mon plan de match. Toutes les solutions apportées par les employés que je peux mettre en place sans que ce soit trop onéreux, je le fais. Tout ce qui est suggéré et qui est simple à mettre en place, on le fait. Juste d'avoir cette rencontre avec chaque employé, cela viendrait leur donner de l'espoir. Ils se sentiraient entendus, accueillis. Enfin!!!

C'est très simple, mais c'est très rare que les employeurs agissent ainsi. Pourquoi? Bien souvent, ils n'ont pas le temps de le faire. En fait, ils croient qu'ils n'ont pas le temps. Selon moi, c'est qu'ils n'ont pas bien identifié leurs priorités. En effet, un employé malheureux, tôt ou tard, s'en ira et, s'il reste, comme je le disais, il sera malade, non productif, il contribuera à créer une atmosphère désagréable pour tout le monde. Pourquoi croyez-vous qu'il y ait tant de prétendus "burn-out"? Bien sûr, il y a le rythme de travail qui est de plus en plus irrespectueux des capacités d'un être humain. Mais ça, j'en reparlerai dans une autre chronique.

D'un autre côté, il faut avoir des aptitudes au niveau rlationnel pour pouvoir agir ainsi et que les gens se sentent en confiance, s'ouvrent à nous. Il faut également avoir la capacité d'entendre ce que les gens ont à nous dire, être prêt à regarder le reflet qu'ils vont nous donner de notre entreprise. Pas facile. Il est évident que la neutralité de quelqu'un de l'extérieur est un atout non négligeable. Il n'y a pas d'enjeu pour cette personne, ni émotionel, ni financier. Et pour un employé, s'ouvrir à son patron, qui a plein pouvoir sur sa vie, c'est risqué.

Je comprends que les patrons aient de la difficulté à s'occuper de cet aspect. Pourtant, il est si important! Et il est parfois si simple d'apporter des correctifs. Alors, pourquoi ne pas faire appel à quelqu'un de l'extérieur qui viendra passer quelques heures ou quelques jours dans votre entreprise et qui établira un diagnostic qui pourra ensuite être scindé en fonction des priorités identifiées? C'est tellement dispendieux d'avoir des employés qui quittent; c'est tellement exigeant et coûteux de les former. Votre employé est votre ressource la plus précieuse. Pas d'employé, pas de production. Un employé malheureux, une production qui diminue, une atmosphère malsaine.

Lorsque j'ai reçu ce coup de fil et que je me suis vue mettre en place toute la stratégie que j'adopterais si ce scénario devait se manifester, j'ai réalisé à quel point cela fait appel à tous mes talents.

La nature humain, c'est mon dada. C'est une passion pour moi. Depuis toujours, j'observe les gens dans leur quotidien. Pendant mon baccalauréat en relations industrielles, j'avais un cours de résolution de problèmes ainsi que de psychologie du travail, un cours de négociations. J'étais très bonne résolution de problèmes, car je mettais toujours le doigt sur le problème. Et trouver des solutions est une seconde nature chez moi. J'ai aussi appris que la vie est faite de négociations et de compromis et que ces négociations doivent se terminer gagnant-gagnant.

Ajoutons à cela ma formation en relation d'aide dans laquelle j'ai appris à dire les vraies choses d'une façon saine. Que c'était beau à voir! Aujourd'hui, j'ai envie d'aider les gens à se dire les vraies choses. C'est tellement plus simple. C'est juste qu'on ne nous l'a pas enseigné. C'est un apprentissage. Une fois qu'on maîtrise ça, on a envie de tout régler dans notre vie.

Une autre raison de viser l'harmonisation relationnelle en entreprise, c'est que, dans le fond, notre planète consiste en une infinité de petits carrés de sable dont nous avons chacun la responsabilité. Nous ressentons souvent de l'impuissance face à l'état de notre monde. Mais si chacun s'applique à créer l'harmonie dans son petit carré, nous pouvons relativement rapidement et facilement créer un monde de paix, d'amour, d'harmonie et d'entraide sur cette planète.

C'est la même chose dans nos relations d'amitié. J'en reparle dans une autre chronique!

Si cela vous intéresse, si vous avez envie d'optimiser votre lieu, votre atmosphère de travail, je vous invite à communiquer avec moi pour en discuter.

Au plaisir!

Lily Monier

samedi 10 avril 2010

UN PETIT GESTE SIMPLE QUI FAIT UNE DIFFÉRENCE

L’autre soir, je suis allée souper au restaurant avec un ami. La serveuse était très gentille, très souriante. Elle nous a mentionné, lorsque nous avons donné notre commande, qu’elle avait travaillé dans ce restaurant il y a 17 ans et qu’elle était revenue il y a à peine deux semaines.

Juste avant de sortir du restaurant, nous l’avons croisée et je lui ai dit « Merci pour l’excellent service », et elle m’a répondu « Ah, je trouve que je cours beaucoup ». Elle n’était pas capable de recevoir cette reconnaissance parce qu’elle voyait qu’elle n’était pas complètement dedans. En fait, je la remerciais surtout pour son attitude, son sourire, sa façon d’être. Devant sa réaction, spontanément, je lui ai mis la main sur l’épaule et je lui ai dit « Nous, on ne s’en rend pas compte. Ça ne paraît pas. » Et, là, j’ai senti son corps se détendre, et elle a été capable de recevoir ce que je lui offrais.

Le saviez-vous? Il paraît que la main est l’extension du cœur. Avez-vous remarqué l’impact lorsque vous posez la main sur l’épaule de quelqu’un? Ce sont les vibrations de votre cœur qui se transmettent à l’autre. Depuis que je sais cela, je touche plus souvent les gens.

Un geste à la fois, transformons cette humanité souffrante! Créons un monde de paix, d’amour et d’entraide.

Créez une belle journée!

Lily Monier

LE FÉMINISME DÉMYSTIFIÉ

J'ai été très touchée et agréablement surprise de prendre connaissance de ce discours de Lise Payette prononcé alors qu'elle recevait un doctorat Honoris Causa d'une université québécoise. Je réalise une fois de plus qu'il est intéressant de connaître l'origine des choses, d'aller à la source.


"Monsieur le Recteur,
Mesdames et Messieurs les dignitaires,
Mesdames et Messieurs les enseignants
Messieurs les étudiants
Et vous, mesdames les étudiantes
Mes très chers amis,

Merci mille fois de ce grand honneur que vous me faites aujourd’hui. J’en suis touchée profondément et émue beaucoup plus que vous ne pouvez l’imaginer. Et vous comprendrez sûrement mon désir de le partager cet honneur avec toutes ces femmes anonymes qui ont traversé l’Histoire sans jamais être connues, ces femmes sans qui nous ne serions pas là ce soir et sans lesquelles nous ne serions certainement pas ce que nous sommes devenues.

Moi, pour partager cet honneur que vous me faites, j’ai invité ma grand-mère : est-ce que vous la voyez? Elle a mis sa plus belle robe, noire à fleurs blanches, et son petit chapeau de paille noire. Je vous la présente :

Marie-Louise Laplante, née en 1873 et morte en 1951. Je dis ‘morte’ mais elle l’est si peu. Pour moi, elle est toujours là et elle me guide chaque jour. Sans cette femme lucide et décidée, j’aurais pataugé beaucoup plus longtemps pour apprendre les choses importantes de la vie, pour faire les choix essentiels et pour entreprendre la révolution qu’elle m’a inspirée.

Ma révolution féministe, elle me vient d’elle. Cette révolution, elle continue son petit bonhomme de chemin mais elle a commencé bien avant nous. Bien avant moi et bien avant vous. Vos grand-mères et vos arrières grand-mères l’ont menée dans la joie et la misère, maison par maison, village par village, assumant en même temps et sans baisser les bras, la revanche des berceaux et la revanche des cerveaux, souhaitant encore et toujours que leurs filles aient une meilleure vie que la leur et les obligeant souvent à être aussi instruites que possible pour assurer la transmission du savoir. Ce sont ces femmes, celles qui étaient là avant nous, qui ont empêché ce pays de sombrer dans la noirceur totale de l’ignorance. Ce sont elles qui ont continué à fournir les mots pour exprimer le désespoir comme le bonheur et qui ont ouvert l’esprit des enfants qu’elles mettaient au monde pour qu’ils aient un minimum de culture.

Marie-Louise, ma grand-mère, m’a répété souvent que je devais aller à l’école le plus longtemps possible. Elle qui n’avait qu’une 3e année, savait lire, écrire et compter. Elle avait poussé dans le dos de chacun de ses enfants pour qu’ils n’abandonnent pas trop tôt. Ma mère, sa fille Cécile, avait une 5e année et Marie-Louise me disait que je devais faire mieux car la vie n’allait pas se simplifier, au contraire. Qu’il fallait foncer, ne pas accepter de se faire dire non. Que les études, au bout de tout, c’est ce qui restait…même quand il n’y avait plus rien.

Moi, je l’ai crue. Après ma 9e année, je n’ai pas eu de mal à convaincre ma mère que je désirais continuer mes études, faire mon classique comme on l’appelait à cette époque-là, comme les garçons le faisaient.

Chez les Sœurs de Ste-Anne où j’étudiais, après la 9e année, les études n’étaient plus gratuites. Il en coûtait 6 dollars par mois pour aller plus loin. Mon père trouvait que c’était beaucoup trop cher car il avait deux filles aux études et même si les sœurs lui faisaient un rabais parce que nous étions deux, il continuait à penser que c’était de l’argent gaspillé pour rien dans une maison où l’argent était rare.

Mon père était un homme de son temps. Il avait l’habitude de dire qu’heureusement ses deux filles n’étaient pas trop laides, qu’elles finiraient bien par trouver à se marier et que ce n’était pas nécessaire d’avoir des diplômes pour changer des couches.

Mon père, finalement, n’était pas tellement différent des TALIBANS d’aujourd’hui dans ses propos en ce qui concernait l’instruction des filles. Il n’est jamais allé jusqu’à brûler les écoles de filles mais il avait une idée à lui de la place des filles dans la société. Inutile de vous dire que Marie-Louise ne l’aimait pas beaucoup.

Grâce à elle, j’ai gagné mon point. J’ai fait un peu de philosophie et du latin au grand désespoir de mon père qui trouvait que c’était du temps perdu et c’est parce que ma mère est allée travailler pour payer mes études que j’y suis arrivée. Je lui en serai éternellement reconnaissante. Grâce à elle, j’ai pu étudier 4 ans de plus. 13 ans d’études pour une fille, c’était énorme! Puis un jour, mon beau rêve s’est arrêté. J’ai quitté l’école. J’avais tenu plus longtemps que la plupart de mes copines et c’était une véritable victoire. La résistance de mon père, ses opinions sur les études des filles, avaient semé en moi la graine du féminisme qui n’allait plus cesser de grandir avec l’encouragement de Marie-Louise.

Ce que je trouve le plus difficile à vivre pour mon cœur de féministe en ce moment, c’est quand je réalise que vous, les jeunes femmes, avez l’air de penser que ce que vous avez en ce moment, ce que vous prenez pour acquis, que tout ça, les études, l’Université, l’égalité … ça a toujours existé. Que vous ne devez rien à personne. Quand je vous entends affirmer avec un sourire en coin : moi je ne suis pas féministe… je me demande d’où vous sortez. Et j’ai souvent envie de vous brasser la cage pour vous faire réaliser que sans nous, les vieilles féministes, vous seriez à la maison en train de changer les couches du petit dernier en attendant le suivant…

Il m’arrive de vous trouver ingrates comme si vous étiez incapables de comprendre que des femmes se sont battues avant vous pour obtenir ce que vous avez maintenant. Comme si vous vouliez effacer d’une phrase les humiliations et les déceptions de ces femmes qui vous ont précédées et qui n’ont pas eu accès à ce que vous considérez comme vous étant dû aujourd’hui.

Nous devrions toutes être vraiment fières de dire que nous sommes féministes car l’Histoire témoignera bien un jour du fait que les femmes ont mené à travers les siècles et les continents une révolution sans violence qui a fini par faire de nous des citoyennes à part entière, des égales en toutes matières sans jamais renoncer à ce qui nous différencie de nos compagnons. Je vous certifie qu’on peut être féministe et féminine, qu’on peut aimer d’amour et garder sa tête et son cerveau, qu’on peut avoir des enfants et faire des études.

Qui a dit qu’on pouvait marcher et mâcher de la gomme en même temps?…. Il parlait des hommes sûrement. Les femmes, elles, peuvent faire beaucoup plus. Elles l’ont toujours fait. C’est mon père qui serait surpris de voir comment les choses se passent aujourd’hui… il faudrait que je lui explique qu’il faut être deux pour faire des enfants, donc… qu’il faut être deux pour changer les couches… Je pense qu’il aurait du mal à s’en remettre! Marie-Louise elle, elle éclaterait d’un beau grand rire… Elle me dirait : Vas-y, fonce!

Grâce à elle je n’ai jamais accepté cette pression qu’on mettait sur les épaules des filles en leur imposant l’ignorance qui permettait aux garçons, même les plus insignifiants et les plus paresseux, de briller de tous leurs feux parce que les filles devaient rester éteintes, ne jamais afficher leurs connaissances pour ne pas faire d’ombre à ces messieurs, s’oublier totalement pour permettre à leur amoureux ou à leur mari d’occuper les places de choix dans tous les domaines. Les filles avaient la mission de s’effacer, s’effacer jusqu’à disparaître pour laisser toute la place aux hommes, leur père, leurs frères, leurs maris, leurs fils… Jusqu’à aujourd’hui, je n’ai jamais cessé de proclamer que les femmes sont les égales des hommes en toutes matières. Ce sera mon dernier souffle.

Rien n’était planifié dans ma vie. J’ai juste suivi le conseil de Marie-Louise et j’ai foncé. Je n’ai jamais eu le temps de vraiment planifier quoique ce soit, les choses me sont arrivées. J’ai choisi de ne jamais dire non à tous les défis que la vie m’a offerts et grâce à cette attitude, je ne me suis jamais ennuyée, ce qui est le plus beau cadeau que la vie m’ait fait. Ce matin encore, je me suis même dit qu’aujourd’hui, si j’en avais eu la possibilité, je serais bien partie avec Julie Payette dans l’espace… Elle aussi, à sa façon, elle casse le moule et elle ouvre des horizons pour les femmes. Partout, dans tous les domaines, les portes s’ouvrent. Votre responsabilité sera de ne jamais les laisser se refermer.. je compte sur vous.

Moi hélas, j’ai vieilli. C’est inévitable. J’ai gardé un haut degré de curiosité qui me fait désirer voir ce que le monde va devenir, le rôle que les femmes vont y jouer et si Pauline sera Première Ministre… J’ai bien le droit de rêver. J’espère rester une vieille sympathique et allumée. Je sais bien que le monde va changer et que ça ne fait que commencer. Il reste tant à faire. J’aurai la satisfaction d’avoir remis mes idées cent fois sur le métier et d’avoir participé à l’avancement des femmes. Si bien que ce soir, je reçois ce Doctorat avec fierté et humilité et je vous mobilise tous, et toutes, pour la suite du monde.

Merci du fond du cœur.

LISE PAYETTE
13 JUIN 2009"



J'ai longtemps cru que le féminisme, c'était ces femmes qui refusaient qu'un homme leur ouvre la porte, moi qui adore ça! Cette élocution remet les pendules à l'heure. Vous savez quoi? J'aurais bien aimé, moi, avoir une grand-mère comme celle-là!

Créez une belle journée!

Lily