J’ai envie de vous partager ce qui m’arrive. J’ai une amie qui vit en Espagne (elle est Espagnole), sur la Costa del Sol, dans le sud du pays. Laura m’a récemment acheté un billet d’avion pour que j’aille la visiter. Départ le 25 août et retour le 24 septembre. C’est la deuxième fois qu’elle pose ce geste. J’y suis allée en juillet 2006. Il y a trois ans, elle m’a envoyé 2000 euros pour que je m’achète une voiture. Il faut vous dire que les dernières années ont été difficiles pour moi. Elle m’a dit « J’ai le sentiment que d’avoir une voiture va t’aider à trouver du travail, que ça va te faciliter la vie ». Et c’était vrai.
Est-ce que cette amie est riche? Non. Vous voudriez peut-être son adresse ou son numéro de téléphone? Je ne suis pas certaine, moi, que vous seriez capable de recevoir. Ce n’est pas si facile que ça en a l’air. C’est un art difficile que celui de recevoir et, surtout, de ne pas se sentir redevable. Recevoir demande beaucoup d’humilité. En fait, la clé dans tout cela, c’est de réaliser que c’est l’Univers qui nous donne à travers cette personne qui est mise sur notre route.
Comment ai-je rencontré cette personne qui habite si loin d’ici (puisque je vis au Québec)? C’est une autre belle histoire que j’ai envie de vous raconter. Aujourd’hui, j’ai envie de vous faire ressentir que TOUT EST POSSIBLE, de vous donner envie de rêver même vos rêves les plus « fous ». Je vous l’exprime de cette façon, en vous parlant de rêver, mais nous savons tous bien sûr que nous sommes créateurs à travers nos pensées, nos gestes et nos paroles. Mais j’aime parler de rêves. J’aime ce mot. Lorsque je rêve, j’utilise l’imaginaire et il paraît que le cerveau ne fait pas la différence entre les images réelles et celles que l’on imagine.
Laissez-moi vous parler de cette autre fée qui m’a permis de rencontrer mon amie Laura, que je vais bientôt revoir. Elle s’appelle Dominique. À l’époque, je rêvais d’aller au Pérou. C’était un voyage initiatique (qui permet de s’arrêter, de regarder où nous en sommes, de faire des nouveaux choix et de les affirmer à travers des rituels, sur des sites énergétiques très puissants… pourquoi « puissants »? Parce que ce sont des endroits où de tels rituels ont lieu depuis fort longtemps. Il paraît que la nature emmagasine les vibrations des gens qui y séjournent.) qui devait durer trois semaines.
J’avais « osé » aller à la soirée d’information, même si je n’avais pas un traître sou. Cela m’avait demandé un certain dépassement. En effet, je savais que les gens qui organisaient cette soirée étaient au courant que je n’avais pas d’argent. Et une certaine partie de moi aurait eu tendance à dire « Qu’est-ce que ça donne d’aller à une telle soirée, alors que tu n’as pas l’argent? » Ça pouvait sembler perdu d’avance. Mais j’avais lu des tas de livres sur l’abondance et je savais que je devais avancer en direction de mon rêve.
Pendant cette soirée, nous avons vu des images du précédent voyage au Pérou. Pendant tout ce temps, je ressentais une grande chaleur dans mon hara (ventre). C’est le siège de l’action. J’avais le sentiment que je devais faire partie de ce voyage. Mais comment? Peu importe, à la fin de la soirée, le plus discrètement possible, j’ai pris le dossier technique (les détails du voyage) et la fiche d’inscription.
Lorsque je suis rentrée chez moi, j’ai rempli la fiche d’inscription, je l’ai collée sur le mur dans mon bureau et j’ai dit à l’Univers « Si ça fonctionne, tes lois de l’abondance, moi, je crois que je devrais aller au Pérou ». Le lundi suivant, j’ai mentionné à un des organisateurs que j’avais rempli la fiche d’inscription pour le voyage et que je l’avais collée sur mon mur. Il m’a suggéré de faire des photocopies de mon passeport. Il a joué le jeu. Ça m’a encouragée. Ensuite, j’ai mis ça de côté. Je ne savais pas trop comment ça pourrait être possible. Je n’avais aucune possibilité d’emprunt, ni cartes de crédit. Mais ce n’était pas à moi de m’occuper de tout cela. J’avais fait mon bout. Le reste était hors de mon contrôle.
Deux semaines avant la date limite pour s’inscrire, une amie est venue chez moi pour faire un échange de soins énergétiques dans le cadre d’une formation que je faisais avec ce groupe dont certains participants allaient au Pérou. Mylène, voyant la fiche d’inscription remplie sur mon mur, me dit spontanément « Tu viens au Pérou? » J’ai répondu « Je crois que je devrais y être. Je ne sais pas comment ça pourrait se faire, mais j’ai le sentiment que je dois y être. » Pendant qu’elle me faisait un soin énergétique, sachant qu’elle y serait et avec les photos que j’avais vues lors de la soirée d’information, je me suis projetée là-bas en pensée. Je nous voyais, Mylène et moi, à différents endroits.
Après cet échange de soins, spontanément, j’ai envoyé un courriel à Dominique, cette personne rencontrée sur un site de psychologie sur Internet (www.enneagramme.com) avec qui je correspondais depuis environ six mois, et je lui ai raconté toute l’histoire : la soirée d’information, le fait que ça m’avait demandé du courage d’y aller, de prendre le dossier technique, la fiche d’inscription que j‘avais remplie et qui était collée sur mon mur, la visite de Mylène.
Deux jours plus tard, n’y pensant même plus, je reçois un courriel de Dominique me disant « Écoute, je suis riche et j’ai toujours rêvé de réaliser des rêves comme le tien ». Je ressens que tu dois faire partie de ce voyage au Pérou. Si tu es d’accord, je te l’offre. Elle semblait ne pas être certaine que j’allais accepter. Elle me raconta avoir déjà voulu offrir sa voiture à une amie, mais que cette dernière avait refusé. Bref, je me retrouve à me faire offrir un voyage au Pérou, toutes dépenses payées (TOUT) par une personne qui se demande si je vais accepter.
De mon côté, je suis un peu sonnée. Je n’en reviens pas. Je consulte mon livre sur l’abondance et ils disent que l’important est de voir dans quelle énergie cette offre nous est faite. Est-ce que c’est dégagé, est-ce que c’est réellement un cadeau? Il n’y a pas de ficelles qui y sont attachées? Comment l’on se sent face à cela. Et ils disent que si personne ne reçoit, personne ne peut donner, que c’est important qu’il y ait des récepteurs.
Après avoir vérifié certains détails avec Dominique, j’ai ressenti que c’était pur, et j’ai accepté son offre. Et je peux vous dire que jamais je ne me suis sentie redevable. Je sentais que je lui faisais un immense plaisir en acceptant son offre. Ce voyage, incluant tout ce dont j’avais besoin pour y aller (vêtements, sac à dos, etc.), plus toutes mes dépenses sur place, a coûté 7000$. J’avais même de l’argent à distribuer sur place, 500$ U.S., comme bon me semblait. Inutile de vous dire que j’ai ressenti un immense sentiment d’abondance.
C’est au Pérou que j’ai rencontré Laura, qui est devenue mon amie. En vous racontant cela, j’ai envie de vous inspirer à rêver vos rêves les plus « fous », à vous encourager à rêver en couleurs (parce que ce n’est pas plus cher qu’en noir et blanc!!!), à continuer à croire à votre rêve même si, selon les apparences, il semble n’avoir aucune chance de se réaliser. TOUT EST POSSIBLE. Lorsqu’on sort du mental (à essayer de savoir comment ça pourrait se mettre en place) – c’est d’ailleurs souvent à cette étape qu’on abandonne – et qu’on arrive à parler de son rêve en toute simplicité et à poser des gestes dans cette direction, des gestes congruents (qui appuient notre rêve), nous avons une grande puissance de manifestation en nous, et l’Univers collabore. Et comment peut-il collaborer, si ce n’est à travers les Êtres humains que l’on croise sur notre route?
J’ai envie de rendre hommage à ces personnes si généreuses qui ont contribué à ce que je devienne la personne que je suis. E j’ai également envie d’en inspirer d’autres (qui ont de la facilité à attirer l’argent) à le partager et ainsi à faire des heureux et à se sentir eux-mêmes utiles, ce qui crée l’ouverture du cœur chez celui qui donne. En recevant, je sais que je permets à celui qui donne de ressentir cette grande joie du cœur. C’est ce que j’appelle gagnant-gagnant.
Wow! Quel bel univers nous pouvons créer de cette façon. Et sachez que s’il n’y a personne pour recevoir, personne qui ait la grâce de le faire en toute humilité, il n’y a personne qui peut donner et se sentir utile et ressentir cette grande joie au niveau du cœur qui s’approche de l’extase.
J’ai envie moi aussi d’attirer davantage d’argent dans ma vie et de continuer à poser des gestes de cette nature. Je l’ai fait à petite échelle. Je veux continuer à le faire. J’ai envie d’encourager des gens qui sont près du but, qui sont dans l’action, qui font tout ce qu’il faut et à qui il manque juste une petite poussée dans le dos. Je ne veux pas encourager les gens à attendre qu’une telle chose arrive, mais j’ai envie que vous sachiez que c’est possible.
Mon amie Laura m’a dit à plusieurs reprises « Je suis dans l’abondance, et j’ai envie de partager cette abondance avec toi ». Elle m’a fait plusieurs cadeaux, dont j’ai été très reconnaissante, qui arrivaient toujours au bon moment, à un moment où je ne m’y attendais pas. Que c’est joyeux à vivre! Et elle me disait la petite phrase que je vous ai citée, en ajoutant, « Et ce n’est pas fini! » Je trouve ça formidable.
Petit bémol : D’un autre côté, ne jouons pas au sauveur. Il y a des gens qui ne sont pas prêts à recevoir. C’est simple à savoir. Si une personne est dans l’action, qu’elle fait des pas pour concrétiser son rêve, qu’elle en parle avec simplicité, elle est probablement prête à recevoir. L’autre qui est apathique, qui se sent victime, n’est probablement pas prête. Cela ne ferait que l’alourdir davantage, la confirmer dans son rôle (temporaire) de victime. Usons de discernement!
Donnons et recevons joyeusement!
Lily Monier
www.les100solutions.com
dimanche 18 avril 2010
lundi 12 avril 2010
HARMONISATION RELATIONNELLE (RÉSOLUTION DE CONFLITS)
Pourquoi parler d'harmonisation relationnelle?
Entre autres pour faire cesser le jeu de chaise musicale qui prévaut actuellement dans les entreprises. La majorité des gens ne sont pas heureux au travail et, soit ils endurent, ils subissent, pensant qu'ils n'ont pas le choix, que c'est comme ça, et tentent de tenir le coup jusqu'à leur "retraite dorée", soit ils s'en vont ailleurs, où ils rencontrent les mêmes problèmes, puisqu'on retrouve partout les mêmes profils de personnalité. (voir: www.enneagramme.com) Il y a beaucoup de typologies de la personnslité. Personnellement, j'aime bien l'ennéagramme. C'est un modèle mathématique qui date du temps de la kabbale, qui fut transmis verbalement pendant très longtemps, et qui est de plus en plus utilisé par des chefs d'entreprise, et également par les scénaristes qui veulent construire un personnage crédible.
Je suis d'accord avec Lise Bourbeau, "Tout ce qui ne s'exprime pas s'imprime". Souvent, les gens n'ont pas l'opportunité de jouir de leur retraite, car les malaises sont devenus des maladies. Les gens croient que c'est normal, que ça vient avec l'âge. Je n'y crois pas. C'est plutôt à cause du stress, du manque de joie au quotidien.
Récemment, un ami m'a téléphoné pour voir si j'étais intéressée à aller m'occuper d'une maison de thérapie. Cet ami est "conseiller financier". En fait, il essaie d'aider les gens à s'occuper de leur situation financière, à gérer l'aspect financier de leur vie d'une façon saine et équilibrée. Il s'occupe du redressement financier de cette maison de thérapie. Le directeur actuel ne semble pas faire l'affaire, et il s'attend à ce qu'il démissionne prochainement. Alors, il me demandait si j'étais disponible pour gérer la place pendant un mois et pour trouver une personne qui pourrait ensuite prendre la relève. Il m'avait offert le poste, il y a environ un an, mais c'était trop loin de chez moi.
Cette "possibilité dans l'air" m'a grandement inspirée. Après avoir réfléchi, je l'ai rappelé et je lui ai dit que la première chose que je ferais en arrivant, ce serait de rencontrer chacun des employés individuellement et de poser les trois questions suivantes:
1- Qu'est-ce qui fonctionne ici?
a) dans l'entreprise?
b) dans votre département?
2- Qu'est-ce qui ne fonctionne pas?
3- Quelles sont les solutions?
Et, à partir de là, j'aurais mon plan de match. Toutes les solutions apportées par les employés que je peux mettre en place sans que ce soit trop onéreux, je le fais. Tout ce qui est suggéré et qui est simple à mettre en place, on le fait. Juste d'avoir cette rencontre avec chaque employé, cela viendrait leur donner de l'espoir. Ils se sentiraient entendus, accueillis. Enfin!!!
C'est très simple, mais c'est très rare que les employeurs agissent ainsi. Pourquoi? Bien souvent, ils n'ont pas le temps de le faire. En fait, ils croient qu'ils n'ont pas le temps. Selon moi, c'est qu'ils n'ont pas bien identifié leurs priorités. En effet, un employé malheureux, tôt ou tard, s'en ira et, s'il reste, comme je le disais, il sera malade, non productif, il contribuera à créer une atmosphère désagréable pour tout le monde. Pourquoi croyez-vous qu'il y ait tant de prétendus "burn-out"? Bien sûr, il y a le rythme de travail qui est de plus en plus irrespectueux des capacités d'un être humain. Mais ça, j'en reparlerai dans une autre chronique.
D'un autre côté, il faut avoir des aptitudes au niveau rlationnel pour pouvoir agir ainsi et que les gens se sentent en confiance, s'ouvrent à nous. Il faut également avoir la capacité d'entendre ce que les gens ont à nous dire, être prêt à regarder le reflet qu'ils vont nous donner de notre entreprise. Pas facile. Il est évident que la neutralité de quelqu'un de l'extérieur est un atout non négligeable. Il n'y a pas d'enjeu pour cette personne, ni émotionel, ni financier. Et pour un employé, s'ouvrir à son patron, qui a plein pouvoir sur sa vie, c'est risqué.
Je comprends que les patrons aient de la difficulté à s'occuper de cet aspect. Pourtant, il est si important! Et il est parfois si simple d'apporter des correctifs. Alors, pourquoi ne pas faire appel à quelqu'un de l'extérieur qui viendra passer quelques heures ou quelques jours dans votre entreprise et qui établira un diagnostic qui pourra ensuite être scindé en fonction des priorités identifiées? C'est tellement dispendieux d'avoir des employés qui quittent; c'est tellement exigeant et coûteux de les former. Votre employé est votre ressource la plus précieuse. Pas d'employé, pas de production. Un employé malheureux, une production qui diminue, une atmosphère malsaine.
Lorsque j'ai reçu ce coup de fil et que je me suis vue mettre en place toute la stratégie que j'adopterais si ce scénario devait se manifester, j'ai réalisé à quel point cela fait appel à tous mes talents.
La nature humain, c'est mon dada. C'est une passion pour moi. Depuis toujours, j'observe les gens dans leur quotidien. Pendant mon baccalauréat en relations industrielles, j'avais un cours de résolution de problèmes ainsi que de psychologie du travail, un cours de négociations. J'étais très bonne résolution de problèmes, car je mettais toujours le doigt sur le problème. Et trouver des solutions est une seconde nature chez moi. J'ai aussi appris que la vie est faite de négociations et de compromis et que ces négociations doivent se terminer gagnant-gagnant.
Ajoutons à cela ma formation en relation d'aide dans laquelle j'ai appris à dire les vraies choses d'une façon saine. Que c'était beau à voir! Aujourd'hui, j'ai envie d'aider les gens à se dire les vraies choses. C'est tellement plus simple. C'est juste qu'on ne nous l'a pas enseigné. C'est un apprentissage. Une fois qu'on maîtrise ça, on a envie de tout régler dans notre vie.
Une autre raison de viser l'harmonisation relationnelle en entreprise, c'est que, dans le fond, notre planète consiste en une infinité de petits carrés de sable dont nous avons chacun la responsabilité. Nous ressentons souvent de l'impuissance face à l'état de notre monde. Mais si chacun s'applique à créer l'harmonie dans son petit carré, nous pouvons relativement rapidement et facilement créer un monde de paix, d'amour, d'harmonie et d'entraide sur cette planète.
C'est la même chose dans nos relations d'amitié. J'en reparle dans une autre chronique!
Si cela vous intéresse, si vous avez envie d'optimiser votre lieu, votre atmosphère de travail, je vous invite à communiquer avec moi pour en discuter.
Au plaisir!
Lily Monier
Entre autres pour faire cesser le jeu de chaise musicale qui prévaut actuellement dans les entreprises. La majorité des gens ne sont pas heureux au travail et, soit ils endurent, ils subissent, pensant qu'ils n'ont pas le choix, que c'est comme ça, et tentent de tenir le coup jusqu'à leur "retraite dorée", soit ils s'en vont ailleurs, où ils rencontrent les mêmes problèmes, puisqu'on retrouve partout les mêmes profils de personnalité. (voir: www.enneagramme.com) Il y a beaucoup de typologies de la personnslité. Personnellement, j'aime bien l'ennéagramme. C'est un modèle mathématique qui date du temps de la kabbale, qui fut transmis verbalement pendant très longtemps, et qui est de plus en plus utilisé par des chefs d'entreprise, et également par les scénaristes qui veulent construire un personnage crédible.
Je suis d'accord avec Lise Bourbeau, "Tout ce qui ne s'exprime pas s'imprime". Souvent, les gens n'ont pas l'opportunité de jouir de leur retraite, car les malaises sont devenus des maladies. Les gens croient que c'est normal, que ça vient avec l'âge. Je n'y crois pas. C'est plutôt à cause du stress, du manque de joie au quotidien.
Récemment, un ami m'a téléphoné pour voir si j'étais intéressée à aller m'occuper d'une maison de thérapie. Cet ami est "conseiller financier". En fait, il essaie d'aider les gens à s'occuper de leur situation financière, à gérer l'aspect financier de leur vie d'une façon saine et équilibrée. Il s'occupe du redressement financier de cette maison de thérapie. Le directeur actuel ne semble pas faire l'affaire, et il s'attend à ce qu'il démissionne prochainement. Alors, il me demandait si j'étais disponible pour gérer la place pendant un mois et pour trouver une personne qui pourrait ensuite prendre la relève. Il m'avait offert le poste, il y a environ un an, mais c'était trop loin de chez moi.
Cette "possibilité dans l'air" m'a grandement inspirée. Après avoir réfléchi, je l'ai rappelé et je lui ai dit que la première chose que je ferais en arrivant, ce serait de rencontrer chacun des employés individuellement et de poser les trois questions suivantes:
1- Qu'est-ce qui fonctionne ici?
a) dans l'entreprise?
b) dans votre département?
2- Qu'est-ce qui ne fonctionne pas?
3- Quelles sont les solutions?
Et, à partir de là, j'aurais mon plan de match. Toutes les solutions apportées par les employés que je peux mettre en place sans que ce soit trop onéreux, je le fais. Tout ce qui est suggéré et qui est simple à mettre en place, on le fait. Juste d'avoir cette rencontre avec chaque employé, cela viendrait leur donner de l'espoir. Ils se sentiraient entendus, accueillis. Enfin!!!
C'est très simple, mais c'est très rare que les employeurs agissent ainsi. Pourquoi? Bien souvent, ils n'ont pas le temps de le faire. En fait, ils croient qu'ils n'ont pas le temps. Selon moi, c'est qu'ils n'ont pas bien identifié leurs priorités. En effet, un employé malheureux, tôt ou tard, s'en ira et, s'il reste, comme je le disais, il sera malade, non productif, il contribuera à créer une atmosphère désagréable pour tout le monde. Pourquoi croyez-vous qu'il y ait tant de prétendus "burn-out"? Bien sûr, il y a le rythme de travail qui est de plus en plus irrespectueux des capacités d'un être humain. Mais ça, j'en reparlerai dans une autre chronique.
D'un autre côté, il faut avoir des aptitudes au niveau rlationnel pour pouvoir agir ainsi et que les gens se sentent en confiance, s'ouvrent à nous. Il faut également avoir la capacité d'entendre ce que les gens ont à nous dire, être prêt à regarder le reflet qu'ils vont nous donner de notre entreprise. Pas facile. Il est évident que la neutralité de quelqu'un de l'extérieur est un atout non négligeable. Il n'y a pas d'enjeu pour cette personne, ni émotionel, ni financier. Et pour un employé, s'ouvrir à son patron, qui a plein pouvoir sur sa vie, c'est risqué.
Je comprends que les patrons aient de la difficulté à s'occuper de cet aspect. Pourtant, il est si important! Et il est parfois si simple d'apporter des correctifs. Alors, pourquoi ne pas faire appel à quelqu'un de l'extérieur qui viendra passer quelques heures ou quelques jours dans votre entreprise et qui établira un diagnostic qui pourra ensuite être scindé en fonction des priorités identifiées? C'est tellement dispendieux d'avoir des employés qui quittent; c'est tellement exigeant et coûteux de les former. Votre employé est votre ressource la plus précieuse. Pas d'employé, pas de production. Un employé malheureux, une production qui diminue, une atmosphère malsaine.
Lorsque j'ai reçu ce coup de fil et que je me suis vue mettre en place toute la stratégie que j'adopterais si ce scénario devait se manifester, j'ai réalisé à quel point cela fait appel à tous mes talents.
La nature humain, c'est mon dada. C'est une passion pour moi. Depuis toujours, j'observe les gens dans leur quotidien. Pendant mon baccalauréat en relations industrielles, j'avais un cours de résolution de problèmes ainsi que de psychologie du travail, un cours de négociations. J'étais très bonne résolution de problèmes, car je mettais toujours le doigt sur le problème. Et trouver des solutions est une seconde nature chez moi. J'ai aussi appris que la vie est faite de négociations et de compromis et que ces négociations doivent se terminer gagnant-gagnant.
Ajoutons à cela ma formation en relation d'aide dans laquelle j'ai appris à dire les vraies choses d'une façon saine. Que c'était beau à voir! Aujourd'hui, j'ai envie d'aider les gens à se dire les vraies choses. C'est tellement plus simple. C'est juste qu'on ne nous l'a pas enseigné. C'est un apprentissage. Une fois qu'on maîtrise ça, on a envie de tout régler dans notre vie.
Une autre raison de viser l'harmonisation relationnelle en entreprise, c'est que, dans le fond, notre planète consiste en une infinité de petits carrés de sable dont nous avons chacun la responsabilité. Nous ressentons souvent de l'impuissance face à l'état de notre monde. Mais si chacun s'applique à créer l'harmonie dans son petit carré, nous pouvons relativement rapidement et facilement créer un monde de paix, d'amour, d'harmonie et d'entraide sur cette planète.
C'est la même chose dans nos relations d'amitié. J'en reparle dans une autre chronique!
Si cela vous intéresse, si vous avez envie d'optimiser votre lieu, votre atmosphère de travail, je vous invite à communiquer avec moi pour en discuter.
Au plaisir!
Lily Monier
samedi 10 avril 2010
UN PETIT GESTE SIMPLE QUI FAIT UNE DIFFÉRENCE
L’autre soir, je suis allée souper au restaurant avec un ami. La serveuse était très gentille, très souriante. Elle nous a mentionné, lorsque nous avons donné notre commande, qu’elle avait travaillé dans ce restaurant il y a 17 ans et qu’elle était revenue il y a à peine deux semaines.
Juste avant de sortir du restaurant, nous l’avons croisée et je lui ai dit « Merci pour l’excellent service », et elle m’a répondu « Ah, je trouve que je cours beaucoup ». Elle n’était pas capable de recevoir cette reconnaissance parce qu’elle voyait qu’elle n’était pas complètement dedans. En fait, je la remerciais surtout pour son attitude, son sourire, sa façon d’être. Devant sa réaction, spontanément, je lui ai mis la main sur l’épaule et je lui ai dit « Nous, on ne s’en rend pas compte. Ça ne paraît pas. » Et, là, j’ai senti son corps se détendre, et elle a été capable de recevoir ce que je lui offrais.
Le saviez-vous? Il paraît que la main est l’extension du cœur. Avez-vous remarqué l’impact lorsque vous posez la main sur l’épaule de quelqu’un? Ce sont les vibrations de votre cœur qui se transmettent à l’autre. Depuis que je sais cela, je touche plus souvent les gens.
Un geste à la fois, transformons cette humanité souffrante! Créons un monde de paix, d’amour et d’entraide.
Créez une belle journée!
Lily Monier
Juste avant de sortir du restaurant, nous l’avons croisée et je lui ai dit « Merci pour l’excellent service », et elle m’a répondu « Ah, je trouve que je cours beaucoup ». Elle n’était pas capable de recevoir cette reconnaissance parce qu’elle voyait qu’elle n’était pas complètement dedans. En fait, je la remerciais surtout pour son attitude, son sourire, sa façon d’être. Devant sa réaction, spontanément, je lui ai mis la main sur l’épaule et je lui ai dit « Nous, on ne s’en rend pas compte. Ça ne paraît pas. » Et, là, j’ai senti son corps se détendre, et elle a été capable de recevoir ce que je lui offrais.
Le saviez-vous? Il paraît que la main est l’extension du cœur. Avez-vous remarqué l’impact lorsque vous posez la main sur l’épaule de quelqu’un? Ce sont les vibrations de votre cœur qui se transmettent à l’autre. Depuis que je sais cela, je touche plus souvent les gens.
Un geste à la fois, transformons cette humanité souffrante! Créons un monde de paix, d’amour et d’entraide.
Créez une belle journée!
Lily Monier
LE FÉMINISME DÉMYSTIFIÉ
J'ai été très touchée et agréablement surprise de prendre connaissance de ce discours de Lise Payette prononcé alors qu'elle recevait un doctorat Honoris Causa d'une université québécoise. Je réalise une fois de plus qu'il est intéressant de connaître l'origine des choses, d'aller à la source.
"Monsieur le Recteur,
Mesdames et Messieurs les dignitaires,
Mesdames et Messieurs les enseignants
Messieurs les étudiants
Et vous, mesdames les étudiantes
Mes très chers amis,
Merci mille fois de ce grand honneur que vous me faites aujourd’hui. J’en suis touchée profondément et émue beaucoup plus que vous ne pouvez l’imaginer. Et vous comprendrez sûrement mon désir de le partager cet honneur avec toutes ces femmes anonymes qui ont traversé l’Histoire sans jamais être connues, ces femmes sans qui nous ne serions pas là ce soir et sans lesquelles nous ne serions certainement pas ce que nous sommes devenues.
Moi, pour partager cet honneur que vous me faites, j’ai invité ma grand-mère : est-ce que vous la voyez? Elle a mis sa plus belle robe, noire à fleurs blanches, et son petit chapeau de paille noire. Je vous la présente :
Marie-Louise Laplante, née en 1873 et morte en 1951. Je dis ‘morte’ mais elle l’est si peu. Pour moi, elle est toujours là et elle me guide chaque jour. Sans cette femme lucide et décidée, j’aurais pataugé beaucoup plus longtemps pour apprendre les choses importantes de la vie, pour faire les choix essentiels et pour entreprendre la révolution qu’elle m’a inspirée.
Ma révolution féministe, elle me vient d’elle. Cette révolution, elle continue son petit bonhomme de chemin mais elle a commencé bien avant nous. Bien avant moi et bien avant vous. Vos grand-mères et vos arrières grand-mères l’ont menée dans la joie et la misère, maison par maison, village par village, assumant en même temps et sans baisser les bras, la revanche des berceaux et la revanche des cerveaux, souhaitant encore et toujours que leurs filles aient une meilleure vie que la leur et les obligeant souvent à être aussi instruites que possible pour assurer la transmission du savoir. Ce sont ces femmes, celles qui étaient là avant nous, qui ont empêché ce pays de sombrer dans la noirceur totale de l’ignorance. Ce sont elles qui ont continué à fournir les mots pour exprimer le désespoir comme le bonheur et qui ont ouvert l’esprit des enfants qu’elles mettaient au monde pour qu’ils aient un minimum de culture.
Marie-Louise, ma grand-mère, m’a répété souvent que je devais aller à l’école le plus longtemps possible. Elle qui n’avait qu’une 3e année, savait lire, écrire et compter. Elle avait poussé dans le dos de chacun de ses enfants pour qu’ils n’abandonnent pas trop tôt. Ma mère, sa fille Cécile, avait une 5e année et Marie-Louise me disait que je devais faire mieux car la vie n’allait pas se simplifier, au contraire. Qu’il fallait foncer, ne pas accepter de se faire dire non. Que les études, au bout de tout, c’est ce qui restait…même quand il n’y avait plus rien.
Moi, je l’ai crue. Après ma 9e année, je n’ai pas eu de mal à convaincre ma mère que je désirais continuer mes études, faire mon classique comme on l’appelait à cette époque-là, comme les garçons le faisaient.
Chez les Sœurs de Ste-Anne où j’étudiais, après la 9e année, les études n’étaient plus gratuites. Il en coûtait 6 dollars par mois pour aller plus loin. Mon père trouvait que c’était beaucoup trop cher car il avait deux filles aux études et même si les sœurs lui faisaient un rabais parce que nous étions deux, il continuait à penser que c’était de l’argent gaspillé pour rien dans une maison où l’argent était rare.
Mon père était un homme de son temps. Il avait l’habitude de dire qu’heureusement ses deux filles n’étaient pas trop laides, qu’elles finiraient bien par trouver à se marier et que ce n’était pas nécessaire d’avoir des diplômes pour changer des couches.
Mon père, finalement, n’était pas tellement différent des TALIBANS d’aujourd’hui dans ses propos en ce qui concernait l’instruction des filles. Il n’est jamais allé jusqu’à brûler les écoles de filles mais il avait une idée à lui de la place des filles dans la société. Inutile de vous dire que Marie-Louise ne l’aimait pas beaucoup.
Grâce à elle, j’ai gagné mon point. J’ai fait un peu de philosophie et du latin au grand désespoir de mon père qui trouvait que c’était du temps perdu et c’est parce que ma mère est allée travailler pour payer mes études que j’y suis arrivée. Je lui en serai éternellement reconnaissante. Grâce à elle, j’ai pu étudier 4 ans de plus. 13 ans d’études pour une fille, c’était énorme! Puis un jour, mon beau rêve s’est arrêté. J’ai quitté l’école. J’avais tenu plus longtemps que la plupart de mes copines et c’était une véritable victoire. La résistance de mon père, ses opinions sur les études des filles, avaient semé en moi la graine du féminisme qui n’allait plus cesser de grandir avec l’encouragement de Marie-Louise.
Ce que je trouve le plus difficile à vivre pour mon cœur de féministe en ce moment, c’est quand je réalise que vous, les jeunes femmes, avez l’air de penser que ce que vous avez en ce moment, ce que vous prenez pour acquis, que tout ça, les études, l’Université, l’égalité … ça a toujours existé. Que vous ne devez rien à personne. Quand je vous entends affirmer avec un sourire en coin : moi je ne suis pas féministe… je me demande d’où vous sortez. Et j’ai souvent envie de vous brasser la cage pour vous faire réaliser que sans nous, les vieilles féministes, vous seriez à la maison en train de changer les couches du petit dernier en attendant le suivant…
Il m’arrive de vous trouver ingrates comme si vous étiez incapables de comprendre que des femmes se sont battues avant vous pour obtenir ce que vous avez maintenant. Comme si vous vouliez effacer d’une phrase les humiliations et les déceptions de ces femmes qui vous ont précédées et qui n’ont pas eu accès à ce que vous considérez comme vous étant dû aujourd’hui.
Nous devrions toutes être vraiment fières de dire que nous sommes féministes car l’Histoire témoignera bien un jour du fait que les femmes ont mené à travers les siècles et les continents une révolution sans violence qui a fini par faire de nous des citoyennes à part entière, des égales en toutes matières sans jamais renoncer à ce qui nous différencie de nos compagnons. Je vous certifie qu’on peut être féministe et féminine, qu’on peut aimer d’amour et garder sa tête et son cerveau, qu’on peut avoir des enfants et faire des études.
Qui a dit qu’on pouvait marcher et mâcher de la gomme en même temps?…. Il parlait des hommes sûrement. Les femmes, elles, peuvent faire beaucoup plus. Elles l’ont toujours fait. C’est mon père qui serait surpris de voir comment les choses se passent aujourd’hui… il faudrait que je lui explique qu’il faut être deux pour faire des enfants, donc… qu’il faut être deux pour changer les couches… Je pense qu’il aurait du mal à s’en remettre! Marie-Louise elle, elle éclaterait d’un beau grand rire… Elle me dirait : Vas-y, fonce!
Grâce à elle je n’ai jamais accepté cette pression qu’on mettait sur les épaules des filles en leur imposant l’ignorance qui permettait aux garçons, même les plus insignifiants et les plus paresseux, de briller de tous leurs feux parce que les filles devaient rester éteintes, ne jamais afficher leurs connaissances pour ne pas faire d’ombre à ces messieurs, s’oublier totalement pour permettre à leur amoureux ou à leur mari d’occuper les places de choix dans tous les domaines. Les filles avaient la mission de s’effacer, s’effacer jusqu’à disparaître pour laisser toute la place aux hommes, leur père, leurs frères, leurs maris, leurs fils… Jusqu’à aujourd’hui, je n’ai jamais cessé de proclamer que les femmes sont les égales des hommes en toutes matières. Ce sera mon dernier souffle.
Rien n’était planifié dans ma vie. J’ai juste suivi le conseil de Marie-Louise et j’ai foncé. Je n’ai jamais eu le temps de vraiment planifier quoique ce soit, les choses me sont arrivées. J’ai choisi de ne jamais dire non à tous les défis que la vie m’a offerts et grâce à cette attitude, je ne me suis jamais ennuyée, ce qui est le plus beau cadeau que la vie m’ait fait. Ce matin encore, je me suis même dit qu’aujourd’hui, si j’en avais eu la possibilité, je serais bien partie avec Julie Payette dans l’espace… Elle aussi, à sa façon, elle casse le moule et elle ouvre des horizons pour les femmes. Partout, dans tous les domaines, les portes s’ouvrent. Votre responsabilité sera de ne jamais les laisser se refermer.. je compte sur vous.
Moi hélas, j’ai vieilli. C’est inévitable. J’ai gardé un haut degré de curiosité qui me fait désirer voir ce que le monde va devenir, le rôle que les femmes vont y jouer et si Pauline sera Première Ministre… J’ai bien le droit de rêver. J’espère rester une vieille sympathique et allumée. Je sais bien que le monde va changer et que ça ne fait que commencer. Il reste tant à faire. J’aurai la satisfaction d’avoir remis mes idées cent fois sur le métier et d’avoir participé à l’avancement des femmes. Si bien que ce soir, je reçois ce Doctorat avec fierté et humilité et je vous mobilise tous, et toutes, pour la suite du monde.
Merci du fond du cœur.
LISE PAYETTE
13 JUIN 2009"
J'ai longtemps cru que le féminisme, c'était ces femmes qui refusaient qu'un homme leur ouvre la porte, moi qui adore ça! Cette élocution remet les pendules à l'heure. Vous savez quoi? J'aurais bien aimé, moi, avoir une grand-mère comme celle-là!
Créez une belle journée!
Lily
"Monsieur le Recteur,
Mesdames et Messieurs les dignitaires,
Mesdames et Messieurs les enseignants
Messieurs les étudiants
Et vous, mesdames les étudiantes
Mes très chers amis,
Merci mille fois de ce grand honneur que vous me faites aujourd’hui. J’en suis touchée profondément et émue beaucoup plus que vous ne pouvez l’imaginer. Et vous comprendrez sûrement mon désir de le partager cet honneur avec toutes ces femmes anonymes qui ont traversé l’Histoire sans jamais être connues, ces femmes sans qui nous ne serions pas là ce soir et sans lesquelles nous ne serions certainement pas ce que nous sommes devenues.
Moi, pour partager cet honneur que vous me faites, j’ai invité ma grand-mère : est-ce que vous la voyez? Elle a mis sa plus belle robe, noire à fleurs blanches, et son petit chapeau de paille noire. Je vous la présente :
Marie-Louise Laplante, née en 1873 et morte en 1951. Je dis ‘morte’ mais elle l’est si peu. Pour moi, elle est toujours là et elle me guide chaque jour. Sans cette femme lucide et décidée, j’aurais pataugé beaucoup plus longtemps pour apprendre les choses importantes de la vie, pour faire les choix essentiels et pour entreprendre la révolution qu’elle m’a inspirée.
Ma révolution féministe, elle me vient d’elle. Cette révolution, elle continue son petit bonhomme de chemin mais elle a commencé bien avant nous. Bien avant moi et bien avant vous. Vos grand-mères et vos arrières grand-mères l’ont menée dans la joie et la misère, maison par maison, village par village, assumant en même temps et sans baisser les bras, la revanche des berceaux et la revanche des cerveaux, souhaitant encore et toujours que leurs filles aient une meilleure vie que la leur et les obligeant souvent à être aussi instruites que possible pour assurer la transmission du savoir. Ce sont ces femmes, celles qui étaient là avant nous, qui ont empêché ce pays de sombrer dans la noirceur totale de l’ignorance. Ce sont elles qui ont continué à fournir les mots pour exprimer le désespoir comme le bonheur et qui ont ouvert l’esprit des enfants qu’elles mettaient au monde pour qu’ils aient un minimum de culture.
Marie-Louise, ma grand-mère, m’a répété souvent que je devais aller à l’école le plus longtemps possible. Elle qui n’avait qu’une 3e année, savait lire, écrire et compter. Elle avait poussé dans le dos de chacun de ses enfants pour qu’ils n’abandonnent pas trop tôt. Ma mère, sa fille Cécile, avait une 5e année et Marie-Louise me disait que je devais faire mieux car la vie n’allait pas se simplifier, au contraire. Qu’il fallait foncer, ne pas accepter de se faire dire non. Que les études, au bout de tout, c’est ce qui restait…même quand il n’y avait plus rien.
Moi, je l’ai crue. Après ma 9e année, je n’ai pas eu de mal à convaincre ma mère que je désirais continuer mes études, faire mon classique comme on l’appelait à cette époque-là, comme les garçons le faisaient.
Chez les Sœurs de Ste-Anne où j’étudiais, après la 9e année, les études n’étaient plus gratuites. Il en coûtait 6 dollars par mois pour aller plus loin. Mon père trouvait que c’était beaucoup trop cher car il avait deux filles aux études et même si les sœurs lui faisaient un rabais parce que nous étions deux, il continuait à penser que c’était de l’argent gaspillé pour rien dans une maison où l’argent était rare.
Mon père était un homme de son temps. Il avait l’habitude de dire qu’heureusement ses deux filles n’étaient pas trop laides, qu’elles finiraient bien par trouver à se marier et que ce n’était pas nécessaire d’avoir des diplômes pour changer des couches.
Mon père, finalement, n’était pas tellement différent des TALIBANS d’aujourd’hui dans ses propos en ce qui concernait l’instruction des filles. Il n’est jamais allé jusqu’à brûler les écoles de filles mais il avait une idée à lui de la place des filles dans la société. Inutile de vous dire que Marie-Louise ne l’aimait pas beaucoup.
Grâce à elle, j’ai gagné mon point. J’ai fait un peu de philosophie et du latin au grand désespoir de mon père qui trouvait que c’était du temps perdu et c’est parce que ma mère est allée travailler pour payer mes études que j’y suis arrivée. Je lui en serai éternellement reconnaissante. Grâce à elle, j’ai pu étudier 4 ans de plus. 13 ans d’études pour une fille, c’était énorme! Puis un jour, mon beau rêve s’est arrêté. J’ai quitté l’école. J’avais tenu plus longtemps que la plupart de mes copines et c’était une véritable victoire. La résistance de mon père, ses opinions sur les études des filles, avaient semé en moi la graine du féminisme qui n’allait plus cesser de grandir avec l’encouragement de Marie-Louise.
Ce que je trouve le plus difficile à vivre pour mon cœur de féministe en ce moment, c’est quand je réalise que vous, les jeunes femmes, avez l’air de penser que ce que vous avez en ce moment, ce que vous prenez pour acquis, que tout ça, les études, l’Université, l’égalité … ça a toujours existé. Que vous ne devez rien à personne. Quand je vous entends affirmer avec un sourire en coin : moi je ne suis pas féministe… je me demande d’où vous sortez. Et j’ai souvent envie de vous brasser la cage pour vous faire réaliser que sans nous, les vieilles féministes, vous seriez à la maison en train de changer les couches du petit dernier en attendant le suivant…
Il m’arrive de vous trouver ingrates comme si vous étiez incapables de comprendre que des femmes se sont battues avant vous pour obtenir ce que vous avez maintenant. Comme si vous vouliez effacer d’une phrase les humiliations et les déceptions de ces femmes qui vous ont précédées et qui n’ont pas eu accès à ce que vous considérez comme vous étant dû aujourd’hui.
Nous devrions toutes être vraiment fières de dire que nous sommes féministes car l’Histoire témoignera bien un jour du fait que les femmes ont mené à travers les siècles et les continents une révolution sans violence qui a fini par faire de nous des citoyennes à part entière, des égales en toutes matières sans jamais renoncer à ce qui nous différencie de nos compagnons. Je vous certifie qu’on peut être féministe et féminine, qu’on peut aimer d’amour et garder sa tête et son cerveau, qu’on peut avoir des enfants et faire des études.
Qui a dit qu’on pouvait marcher et mâcher de la gomme en même temps?…. Il parlait des hommes sûrement. Les femmes, elles, peuvent faire beaucoup plus. Elles l’ont toujours fait. C’est mon père qui serait surpris de voir comment les choses se passent aujourd’hui… il faudrait que je lui explique qu’il faut être deux pour faire des enfants, donc… qu’il faut être deux pour changer les couches… Je pense qu’il aurait du mal à s’en remettre! Marie-Louise elle, elle éclaterait d’un beau grand rire… Elle me dirait : Vas-y, fonce!
Grâce à elle je n’ai jamais accepté cette pression qu’on mettait sur les épaules des filles en leur imposant l’ignorance qui permettait aux garçons, même les plus insignifiants et les plus paresseux, de briller de tous leurs feux parce que les filles devaient rester éteintes, ne jamais afficher leurs connaissances pour ne pas faire d’ombre à ces messieurs, s’oublier totalement pour permettre à leur amoureux ou à leur mari d’occuper les places de choix dans tous les domaines. Les filles avaient la mission de s’effacer, s’effacer jusqu’à disparaître pour laisser toute la place aux hommes, leur père, leurs frères, leurs maris, leurs fils… Jusqu’à aujourd’hui, je n’ai jamais cessé de proclamer que les femmes sont les égales des hommes en toutes matières. Ce sera mon dernier souffle.
Rien n’était planifié dans ma vie. J’ai juste suivi le conseil de Marie-Louise et j’ai foncé. Je n’ai jamais eu le temps de vraiment planifier quoique ce soit, les choses me sont arrivées. J’ai choisi de ne jamais dire non à tous les défis que la vie m’a offerts et grâce à cette attitude, je ne me suis jamais ennuyée, ce qui est le plus beau cadeau que la vie m’ait fait. Ce matin encore, je me suis même dit qu’aujourd’hui, si j’en avais eu la possibilité, je serais bien partie avec Julie Payette dans l’espace… Elle aussi, à sa façon, elle casse le moule et elle ouvre des horizons pour les femmes. Partout, dans tous les domaines, les portes s’ouvrent. Votre responsabilité sera de ne jamais les laisser se refermer.. je compte sur vous.
Moi hélas, j’ai vieilli. C’est inévitable. J’ai gardé un haut degré de curiosité qui me fait désirer voir ce que le monde va devenir, le rôle que les femmes vont y jouer et si Pauline sera Première Ministre… J’ai bien le droit de rêver. J’espère rester une vieille sympathique et allumée. Je sais bien que le monde va changer et que ça ne fait que commencer. Il reste tant à faire. J’aurai la satisfaction d’avoir remis mes idées cent fois sur le métier et d’avoir participé à l’avancement des femmes. Si bien que ce soir, je reçois ce Doctorat avec fierté et humilité et je vous mobilise tous, et toutes, pour la suite du monde.
Merci du fond du cœur.
LISE PAYETTE
13 JUIN 2009"
J'ai longtemps cru que le féminisme, c'était ces femmes qui refusaient qu'un homme leur ouvre la porte, moi qui adore ça! Cette élocution remet les pendules à l'heure. Vous savez quoi? J'aurais bien aimé, moi, avoir une grand-mère comme celle-là!
Créez une belle journée!
Lily
jeudi 25 mars 2010
À QUI JE PARLE????
Bonjour à tous,
Je mets en ligne ce texte qui a été lu au Sénat français à la fin 2009. Je trouve cette femme extrêmement courageuse. Je lui lève mon chapeau. J'ai été émue d'entendre parler de femmes qui sont mortes pour avoir refusé de porter le voile, de se soumettre.
J'ai envie de soutenir cette cause. Elle me semble juste. J'ai envie de faire entendre ma voix pour dire que je suis sensible à ce que les femmes de ces pays peuvent vivre. J'ai aimé entendre ce compte rendu d'une personne éduquée ayant vécu en Algérie et qui a quitté son pays, donc qui a une perspective. Et une liberté d'expression! Cela m'aide à comprendre ce qu'il y a derrière ce morceau de tissu. Je crois saisir que ce n'est pas une question de religion mais bien de politique. Encore une fois, une question de pouvoir!
De façon plus concrète, si je rencontre une femme portant le voile qui s'adresse à moi, je vais lui demander "À qui je parle?", et je vais lui demander d'enlever son voile pour me parler. Aidons ces femmes à sortir de leur esclavage!
Il n'y en a pas beaucoup à Val-David, mais bon... je m'y engage!
Bonne lecture!
Lily
Djemila Benhabib, lu au Sénat français
MISSION PARLEMENTAIRE SUR LE VOILE INTEGRAL lundi 30 novembre 2009, par Djemila Benhabib, auteure de Ma vie à contre-Coran.
> Mesdames les sénatrices,
> Mesdames les présidentes,
> Mesdames et Messieurs les dignitaires,
> Chers amis,
>
> Merci mille fois de ce grand honneur que vous me faites, aujourd’hui, de me consacrer parmi les Femmes debout et de permettre à ma voix, celle d’une femme de culture musulmane féministe et laïque de résonner dans cette prestigieuse institution de la République. Merci à vous, mes amies de Femmes solidaires et de la Ligue du droit international des femmes pour votre travail acharné, permanent et indispensable que ce soit dans les quartiers, auprès des femmes victimes de violences et discriminations, des sans papiers ou encore au sein des politiques et des instances onusiennes.
> C’est dire que c’est ici, localement que prend racine le travail pour les droits des femmes pour se répercuter à l’échelle internationale. C’est dire aussi que la Marche des femmes pour la liberté et l’égalité est une et indivisible. Lorsqu’une femme souffre dans un quelconque endroit de la planète, c’est notre affaire à toutes et à tous. Merci de nous faire sentir de mille façons que nous sommes les maillons d’une même chaîne.
>
> Voilà encore quelques années, je n’aurais jamais imaginé que ma vie de femme, que ma vie de militante serait si intimement liée au féminisme et à la laïcité. Je vous surprendrai peut-être en vous avouant que je ne suis pas devenue féministe en tournant les pages du Deuxième Sexe, ni en me plongeant dans ce magnifique roman d’Aragon Les Cloches de Bâle, où il était question entre autres de Clara Zetkin et de Rosa Luxembourg, deux figures de proue du féminisme et de la paix dans le monde.Je ne suis pas devenue laïque en m’abreuvant de Spinoza, de Ibn Al-Arabi, de Descartes, de Ibn Khaldoun, ou de Voltaire, mon maître. Absolument pas.
> J’aurais pu tourner mon regard ailleurs pour me perdre dans cette enfance si heureuse que j’ai eue dans une famille généreuse, cultivée, ouverte sur le monde et sur les autres, profondément engagée pour la démocratie et la justice sociale. J’aurais pu m’égarer dans la beauté de cette ville qu’est Oran où il faisait si bon vivre au bord de la mer. Cette ville qui a propulsé la carrière littéraire d’Albert Camus, avec son célèbre roman La peste, jusqu’au Nobel de littérature.
> J’aurais pu ne rien voir, ne rien entendre des brimades, du mépris, des humiliations et des violences qu’on déversait sur les femmes. J’ai choisi de voir et d’écouter d’abord avec mes yeux et mes oreilles d’enfant. Plus tard, j’ai choisi de dire les aspirations de toutes ces femmes qui ont marqué ma vie pour que plus jamais, plus aucune femme dans le monde, n’ait honte d’être femme.
>
> Pour vous dire vrai, à l’enfance et surtout à l’adolescence, je n’ai jamais rêvé de mariage, de prince charmant, de robe longue, de grande maison, d’enfants et de famille.. Les quelques mariages auxquels j’avais assisté, en Algérie, me faisaient sentir que la femme était un objet bien plus qu’un sujet. Inutile de vous préciser que ma perspective était ultraminoritaire, car les femmes sont formatées à devenir des épouses puis des mères dès l’enfance. Je devais avoir, quoi, cinq, six, peut-être sept ans tout au plus, lorsqu’on me somma de rejoindre ma grand-mère dans la cuisine, car ma place naturelle était à mi-distance entre les fourneaux et la buanderie, de façon à pouvoir faire éclater mes talents de cuisinière et de ménagère le moment venu.
>
> En 1984, l’Algérie adopte un code de la famille inspiré de la charia islamique. J’ai 12 ans à cette époque. Brièvement, ce code exige de l’épouse d’obéir à son mari et à ses beaux-parents, permet la répudiation, la polygamie, destitue la femme de son autorité parentale, permet à l’époux de corriger sa femme et en matière d’héritage comme de témoignage, l’inégalité est érigée en système puisque la voix de deux femmes équivaut à celle d’un homme tout comme les parts d’héritage.
> Question : L’Algérie est-elle devenue musulmane en 1984 ?
> Réponse : Je vous la donnerai pendant le débat tout à l’heure si vous le souhaitez.
> Pour ce qui est de la laïcité, j’ai compris sa nécessité lorsque, au tout début des années 1990, le Front islamique du salut (FIS) a mis à genoux mon pays l’Algérie par le feu et par le sang en assassinant des milliers d’Algériens. Aujourd’hui, on est forcé de constater que les choses n’ont pas tellement changé.
>
> Trop de femmes dans le monde se font encore humilier, battre, violenter, répudier, assassiner, brûler, fouetter et lapider.
> Au nom de quoi ? De la religion, de l’islam en l’occurrence et de son instrumentalisation. Pour refuser un mariage arrangé, le port du voile islamique ou encore pour avoir demandé le divorce, porté un pantalon, conduit une voiture et même avoir franchi le seuil de la porte sans la permission du mâle, des femmes, tant de femmes subissent la barbarie dans leur chair.
> Je pense en particulier à nos sœurs iraniennes qui ont défilé dans les rues de Téhéran pour faire trembler l’un des pires dictateurs au monde : Ahmadinejad. Je pense à Neda, cette jeune Iranienne assassinée à l’âge de 26 ans. Nous avons tous vu cette image de Neda gisant sur le sol, le sang dégoulinant de sa bouche. Je pense à Nojoud Ali, cette petite Yéménite de 10 ans, qui a été mariée de force à un homme qui a trois fois son âge et qui s’est battue pour obtenir le droit de divorcer… et qui l’a obtenu. Je pense à Loubna Al-Hussein qui a fait trembler le gouvernement de Khartoum l’été dernier à cause de sa tenue vestimentaire.
>
> La pire condition féminine dans le globe, c’est celle que vivent les femmes dans les pays musulmans. C’est un fait et nous devons le reconnaître. C’est cela notre première solidarité à l’égard de toutes celles qui défient les pires régimes tyranniques au monde. Qui oserait dire le contraire ? Qui oserait prétendre l’inverse ? Les islamistes et leurs complices ? Certainement… mais pas seulement.
>
> Il y a aussi ce courant de pensée relativiste qui prétend qu’au nom des cultures et des traditions nous devons accepter la régression, qui confine l’autre dans un statut de victime perpétuelle et nous culpabilise pour nos choix de société en nous traitant de racistes et d’islamophobes lorsque nous défendons l’égalité des sexes et la laïcité.. C’est cette même gauche qui ouvre les bras à Tarik Ramadan pour se pavaner de ville en ville, de plateau de TV en plateau de TV et cracher sur les valeurs de la République.
>
> Sachez qu’il n’y a rien dans ma culture qui me prédestine à être éclipsée sous un linceul, emblème ostentatoire de différence.
> Rien qui me prédétermine à accepter le triomphe de l’idiot, du sot et du lâche, surtout si on érige le médiocre en juge. Rien qui prépare mon sexe à être charcuté sans que ma chair en suffoque. Rien qui me prédestine à apprivoiser le fouet ou l’aiguillon. Rien qui me voue à répudier la beauté et le plaisir. Rien qui me prédispose à recevoir la froideur de la lame rouillée sur ma gorge. Et si c’était le cas, je renierais sans remords ni regret le ventre de ma mère, la caresse de mon père et le soleil qui m'a vu grandir.
>
> L’islamisme politique n’est pas l’expression d’une spécificité culturelle, comme on prétend ça et là. C’est une affaire politique, une menace collective qui s’attaque au fondement même de la démocratie en faisant la promotion d’une idéologie violente, sexiste, misogyne, raciste et homophobe.
>
> Nous avons vu de quelle façon les mouvements islamistes, avec la complicité, la lâcheté et le soutien de certains courants de gauche cautionnent la régression profonde qui s’est installée au cœur même de nos villes. Au Canada, nous avons tout de même failli avoir les tribunaux islamiques. En Grande-Bretagne c’est déjà la norme dans plusieurs communautés.. D’un bout à l’autre de la planète, le port du voile islamique se répand et se banalise, il devient même une alternative acceptable aux yeux de certains car c’est tout de même mieux que la burqa !
> Que dire de la démission des démocraties occidentales sur des enjeux primordiaux à la base du vivre-ensemble et de la citoyenneté tels que la défense de l’école publique, des services publics et de la neutralité de l’État ?
> Que dire des reculs en matière d’accessibilité à l’avortement ici même en France ?
> Tout ça pour dire qu’il est toujours possible de faire avancer les sociétés grâce à notre courage, notre détermination et à notre audace. Je ne vous dis pas que ce sont là des choix faciles. Loin de là. Les chemins de la liberté sont toujours des chemins escarpés. Ce sont les seuls chemins de l’émancipation humaine, je n’en connais pas d’autres.
>
> Cette merveilleuse page d’histoire, de NOTRE histoire, nous enseigne que subir n’est pas se soumettre. Car par-delà les injustices et les humiliations, il y a aussi les résistances. Résister, c’est se donner le droit de choisir sa destinée. C’est cela pour moi le féminisme. Une destinée non pas individuelle, mais collective pour la dignité de TOUTES les femmes. C’est ainsi que j’ai donné un sens à ma vie en liant mon destin de femme à tous ceux qui rêvent d’égalité et de laïcité comme fondement même de la démocratie. L’histoire regorge d’exemples de religions qui débordent de la sphère privée pour envahir la sphère publique et devenir la loi. Dans ce contexte, les femmes sont les premières perdantes. Pas seulement. La vie, dans ses multiples dimensions, devient soudainement sclérosée lorsque la loi de Dieu se mêle à la loi des hommes pour organiser les moindres faits et gestes de tous. Il n’y a plus de place pour les avancées scientifiques, la littérature, le théâtre, la musique, la danse, la peinture, le cinéma, bref la vie tout simplement. Seuls la régression et les interdits se multiplient. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai une aversion profonde à l’égard des intégrismes quels qu’ils soient, car je suis une amoureuse de la vie.
>
> Rappelez-vous une chose : lorsque la religion régit la vie de la cité, nous ne sommes plus dans l’espace du possible, nous ne sommes plus dans le référentiel des doutes, nous ne sommes plus dans le repère de la Raison et de la rationalité si chères aux Lumières. Séparer l’espace public de l’espace privé en réaffirmant la neutralité de l’État me semble indispensable, car seule la laïcité permet de se doter d’un espace commun, appelons-le un référentiel citoyen, loin de toutes croyances et de toutes les incroyances, pour prendre en main la destinée de la cité. Avant de conclure, permettez-moi de partager avec vous une lettre destinée à l’un de vos élus.
>
> "J’ai longuement hésité avant de vous écrire. Peut-être, par peur d’être perçue comme celle venue d’ailleurs qui fait indélicatement irruption dans les « affaires françaises ». Au diable les convenances, je n’ai jamais été douée pour la bienséance surtout lorsqu’elle est au service des plus forts, des plus puissants et des plus arrogants. Puis, s’il avait fallu que je vive en fonction du regard des autres, je n’aurais rien fait de ma vie ou si peu. Lorsqu’il s’agit des droits des femmes, nulle convenance ne doit primer sur l’essentiel. L’essentiel étant : la liberté, l’égalité et l’émancipation des femmes. J’entends encore des copines françaises me dirent avec insistance : parle-lui, dis-lui, écris-lui. Étrangement, leurs propos me rappellent le titre de ce magnifique film d’Almodovar Parle avec elle où dès les premiers instants, le rideau se lève furtivement, pendant quelques secondes, sur un spectacle de danse, mettant en scène le corps d’une femme, celui de Pina Bausch.. Elle qui exprimait si bien dans ses chorégraphies crûment la violence exercée à l’encontre des femmes.
>
> Monsieur Gérin, c’est à vous que je m’adresse, je voudrais vous parler, vous dire la peur que j’ai connu le 25 mars 1994 alors que j’habitais à Oran, en Algérie et que le Groupe islamique armé (GIA) avait ordonné aux femmes de mon pays le port du voile islamique. Ce jour-là, j’ai marché la tête nue ainsi que des millions d’autres Algériennes. Nous avons défié la mort. Nous avons joué à cache-cache avec les sanguinaires du GIA et le souvenir de Katia Bengana, une jeune lycéenne âgée de 17 ans assassinée le 28 février 1994 à la sortie de son lycée planait sur nos têtes nues. Il y a des événements fondateurs dans une vie et qui donnent une direction particulière au destin de tout un chacun. Celui-là, en est un pour moi. Depuis ce jour-là, j’ai une aversion profonde pour tout ce qui est hidjab, voile, burqa, niqab, tchador, jilbab, khimar et compagnie. Or, aujourd’hui vous êtes à la tête d’une commission parlementaire chargée de se pencher sur le port du voile intégral en France.
>
> En mars dernier, je publiais au Québec, un livre intitulé Ma vie à contre-Coran : une femme témoigne sur les islamistes. Dès les premières phrases, je donnais le ton de ce qu’est devenue ma vie en termes d’engagements politiques en écrivant ceci :
« J’ai vécu les prémisses d’une dictature islamiste. C’était au début des années 1990. Je n’avais pas encore 18 ans. J’étais coupable d’être femme, féministe et laïque. » Je dois vous avouer que je ne suis pas féministe et laïque par vocation, je le suis par nécessité, par la force des choses, par ces souffrances qui imprègnent mon corps car je ne peux me résoudre à voir l’islamisme politique gagner du terrain ici même et partout dans le monde. Je suis devenue féministe et laïque à force de voir autour de moi des femmes souffrir en silence derrière des portes closes pour cacher leur sexe et leur douleur, pour étouffer leurs désirs et taire leurs rêves.
>
> Il fut un temps où on s’interrogeait en France sur le port du voile islamique à l’école. Aujourd’hui, il est question de voile intégral. Au lieu d’élargir la portée de la loi de 2004 aux établissements universitaires, nous débattons sur la possibilité de laisser déambuler dans nos rues des cercueils. Est-ce normal ? Demain, peut-être c’est la polygamie qui sera à l’ordre du jour.
> Ne riez pas. Cela s’est produit au Canada et il a fallu que les cours (de justice) s’en mêlent. Car après tout la culture à bon dos lorsqu’il s’agit d’opprimer les femmes. Ironie du sort, j’ai constaté dans plusieurs quartiers que les jupes se rallongent et disparaissant peu à peu. La palette des couleurs se réduit. Il est devenu banal de camoufler son corps derrière un voile et porter une jupe, un acte de résistance. C’est tout de même une banlieue française qui est le théâtre du film La Journée de la jupe. Alors que dans les rues de Téhéran et de Khartoum, les femmes se découvrent de plus en plus, au péril de leur vie, dans les territoires perdus de la République française, le voile est devenu la norme. Que se passe-t-il ? La France est-elle devenue malade ?
>
> Le voile islamique est souvent présenté comme faisant partie de « l’identité collective musulmane ». Or, il n’en est rien. Il est l’emblème de l’intégrisme musulman partout dans le monde. S’il a une connotation particulière, elle est plutôt politique surtout avec l’avènement de la révolution islamique en Iran en 1979. Que l’on ne s’y trompe pas, le voile islamique cache la peur des femmes, de leur corps, de leur liberté et de leur sexualité. Pire encore, la perversion est poussée à son paroxysme en voilant des enfants de moins de cinq ans. Il y a quelques temps, j’essayais de me rappeler à quel moment précisément, en Algérie, j’ai vu apparaître ce voile dans les salles de classe. Pendant mon enfance et jusqu’à mon entrée au lycée, c’est-à-dire en 1987, le port du voile islamique était marginal autour de moi. À l’école primaire, personne ne portait le hidjab, ni parmi les enseignants, ni surtout parmi les élèves.
>
> Voilà 12 ans que j’habite au Québec dont la devise inscrite sur les plaques d’immatriculation des voitures est « Je me souviens ».
> A propos de mémoire, de quoi la France devrait-elle se souvenir ? Quelle est porteuse des Lumières. Que des millions de femmes se nourrissent des écrits de Simone de Beauvoir dont le nom est indissociable de celui de Djamila Boupacha. C’est peu dire. Il ne fait aucun doute pour moi que la France est un grand pays et ceci vous confère des responsabilités et des devoirs envers nous tous, les petits. C’est d’ailleurs pour cela qu’aujourd’hui, tous les regards sont tournés vers votre commission et que nous attendons de vous que vous fassiez preuve de courage et de responsabilité en interdisant le port de la burqa.
>
> Pour notre part au Québec, on se souvient qu’en 1961, pour la première fois dans l’histoire, une femme, une avocate de surcroît, est élue à l’Assemblée législative lors d’une élection partielle. Son nom est Claire Kirkland et elle deviendra ministre. En invoquant un vieux règlement parlementaire qui exigeait des femmes le port du chapeau pour se présenter à l’Assemblée législative, on la force à se couvrir la tête pendant les sessions. Elle refuse. C’est le scandale. Un journal titre : « Une femme nu-tête à l’Assemblée législative ! » Elle résiste et obtient gain de cause. Il faut comprendre par là que nos droits sont des acquis fragiles à défendre avec acharnement et qu’ils sont le résultat de luttes collectives pour lesquelles se sont engagé des millions de femmes et d’hommes épris de liberté et de justice. J’ose espérer, monsieur Gérin que la commission que vous présidez tiendra compte de tous ces sacrifices et de toutes ces aspirations citoyennes à travers le monde et les siècles."
>
A vous chers amis, s’il y a une chose, une seule, que je souhaiterais que vous reteniez de ces quelques mots, c’est la suivante.
> Entre une certaine gauche démissionnaire, le racisme de l’extrême droite et le laisser-faire et la complicité des gouvernements nous avons la possibilité de changer les choses, plus encore nous avons la responsabilité historique de faire avancer les droits des femmes. Nous sommes, en quelque sorte, responsables de notre avenir et de celui de nos enfants. Car il prendra la direction que nous lui donnerons. Nous, les citoyens. Nous, les peuples du monde. Par nos gestes, par nos actions et par notre mobilisation. Toutes les énergies citoyennes sont nécessaires d’un pays à l’autre au-delà des frontières. L’avenir nous appartient. La femme est l’avenir de l’homme disait Aragon. S’agissant d’homme, je veux en saluer un présent aujourd’hui, c’est mon père à qui je dois tout.
>
> Et je finirai par une citation de Simone de Beauvoir : « On a le droit de crier mais il faut que ce cri soit écouté, il faut que cela tienne debout, il faut que cela résonne chez les autres. » J’ose espérer que mon cri aura un écho parmi vous.
>
> Djemila Benhabib
> Lettre lue au Palais du Luxembourg, le vendredi 13 novembre 2009, lors de la journée "Femmes debout", organisée par Femmes
> Solidaires et la Ligue du Droit International des Femmes
Je mets en ligne ce texte qui a été lu au Sénat français à la fin 2009. Je trouve cette femme extrêmement courageuse. Je lui lève mon chapeau. J'ai été émue d'entendre parler de femmes qui sont mortes pour avoir refusé de porter le voile, de se soumettre.
J'ai envie de soutenir cette cause. Elle me semble juste. J'ai envie de faire entendre ma voix pour dire que je suis sensible à ce que les femmes de ces pays peuvent vivre. J'ai aimé entendre ce compte rendu d'une personne éduquée ayant vécu en Algérie et qui a quitté son pays, donc qui a une perspective. Et une liberté d'expression! Cela m'aide à comprendre ce qu'il y a derrière ce morceau de tissu. Je crois saisir que ce n'est pas une question de religion mais bien de politique. Encore une fois, une question de pouvoir!
De façon plus concrète, si je rencontre une femme portant le voile qui s'adresse à moi, je vais lui demander "À qui je parle?", et je vais lui demander d'enlever son voile pour me parler. Aidons ces femmes à sortir de leur esclavage!
Il n'y en a pas beaucoup à Val-David, mais bon... je m'y engage!
Bonne lecture!
Lily
Djemila Benhabib, lu au Sénat français
MISSION PARLEMENTAIRE SUR LE VOILE INTEGRAL lundi 30 novembre 2009, par Djemila Benhabib, auteure de Ma vie à contre-Coran.
> Mesdames les sénatrices,
> Mesdames les présidentes,
> Mesdames et Messieurs les dignitaires,
> Chers amis,
>
> Merci mille fois de ce grand honneur que vous me faites, aujourd’hui, de me consacrer parmi les Femmes debout et de permettre à ma voix, celle d’une femme de culture musulmane féministe et laïque de résonner dans cette prestigieuse institution de la République. Merci à vous, mes amies de Femmes solidaires et de la Ligue du droit international des femmes pour votre travail acharné, permanent et indispensable que ce soit dans les quartiers, auprès des femmes victimes de violences et discriminations, des sans papiers ou encore au sein des politiques et des instances onusiennes.
> C’est dire que c’est ici, localement que prend racine le travail pour les droits des femmes pour se répercuter à l’échelle internationale. C’est dire aussi que la Marche des femmes pour la liberté et l’égalité est une et indivisible. Lorsqu’une femme souffre dans un quelconque endroit de la planète, c’est notre affaire à toutes et à tous. Merci de nous faire sentir de mille façons que nous sommes les maillons d’une même chaîne.
>
> Voilà encore quelques années, je n’aurais jamais imaginé que ma vie de femme, que ma vie de militante serait si intimement liée au féminisme et à la laïcité. Je vous surprendrai peut-être en vous avouant que je ne suis pas devenue féministe en tournant les pages du Deuxième Sexe, ni en me plongeant dans ce magnifique roman d’Aragon Les Cloches de Bâle, où il était question entre autres de Clara Zetkin et de Rosa Luxembourg, deux figures de proue du féminisme et de la paix dans le monde.Je ne suis pas devenue laïque en m’abreuvant de Spinoza, de Ibn Al-Arabi, de Descartes, de Ibn Khaldoun, ou de Voltaire, mon maître. Absolument pas.
> J’aurais pu tourner mon regard ailleurs pour me perdre dans cette enfance si heureuse que j’ai eue dans une famille généreuse, cultivée, ouverte sur le monde et sur les autres, profondément engagée pour la démocratie et la justice sociale. J’aurais pu m’égarer dans la beauté de cette ville qu’est Oran où il faisait si bon vivre au bord de la mer. Cette ville qui a propulsé la carrière littéraire d’Albert Camus, avec son célèbre roman La peste, jusqu’au Nobel de littérature.
> J’aurais pu ne rien voir, ne rien entendre des brimades, du mépris, des humiliations et des violences qu’on déversait sur les femmes. J’ai choisi de voir et d’écouter d’abord avec mes yeux et mes oreilles d’enfant. Plus tard, j’ai choisi de dire les aspirations de toutes ces femmes qui ont marqué ma vie pour que plus jamais, plus aucune femme dans le monde, n’ait honte d’être femme.
>
> Pour vous dire vrai, à l’enfance et surtout à l’adolescence, je n’ai jamais rêvé de mariage, de prince charmant, de robe longue, de grande maison, d’enfants et de famille.. Les quelques mariages auxquels j’avais assisté, en Algérie, me faisaient sentir que la femme était un objet bien plus qu’un sujet. Inutile de vous préciser que ma perspective était ultraminoritaire, car les femmes sont formatées à devenir des épouses puis des mères dès l’enfance. Je devais avoir, quoi, cinq, six, peut-être sept ans tout au plus, lorsqu’on me somma de rejoindre ma grand-mère dans la cuisine, car ma place naturelle était à mi-distance entre les fourneaux et la buanderie, de façon à pouvoir faire éclater mes talents de cuisinière et de ménagère le moment venu.
>
> En 1984, l’Algérie adopte un code de la famille inspiré de la charia islamique. J’ai 12 ans à cette époque. Brièvement, ce code exige de l’épouse d’obéir à son mari et à ses beaux-parents, permet la répudiation, la polygamie, destitue la femme de son autorité parentale, permet à l’époux de corriger sa femme et en matière d’héritage comme de témoignage, l’inégalité est érigée en système puisque la voix de deux femmes équivaut à celle d’un homme tout comme les parts d’héritage.
> Question : L’Algérie est-elle devenue musulmane en 1984 ?
> Réponse : Je vous la donnerai pendant le débat tout à l’heure si vous le souhaitez.
> Pour ce qui est de la laïcité, j’ai compris sa nécessité lorsque, au tout début des années 1990, le Front islamique du salut (FIS) a mis à genoux mon pays l’Algérie par le feu et par le sang en assassinant des milliers d’Algériens. Aujourd’hui, on est forcé de constater que les choses n’ont pas tellement changé.
>
> Trop de femmes dans le monde se font encore humilier, battre, violenter, répudier, assassiner, brûler, fouetter et lapider.
> Au nom de quoi ? De la religion, de l’islam en l’occurrence et de son instrumentalisation. Pour refuser un mariage arrangé, le port du voile islamique ou encore pour avoir demandé le divorce, porté un pantalon, conduit une voiture et même avoir franchi le seuil de la porte sans la permission du mâle, des femmes, tant de femmes subissent la barbarie dans leur chair.
> Je pense en particulier à nos sœurs iraniennes qui ont défilé dans les rues de Téhéran pour faire trembler l’un des pires dictateurs au monde : Ahmadinejad. Je pense à Neda, cette jeune Iranienne assassinée à l’âge de 26 ans. Nous avons tous vu cette image de Neda gisant sur le sol, le sang dégoulinant de sa bouche. Je pense à Nojoud Ali, cette petite Yéménite de 10 ans, qui a été mariée de force à un homme qui a trois fois son âge et qui s’est battue pour obtenir le droit de divorcer… et qui l’a obtenu. Je pense à Loubna Al-Hussein qui a fait trembler le gouvernement de Khartoum l’été dernier à cause de sa tenue vestimentaire.
>
> La pire condition féminine dans le globe, c’est celle que vivent les femmes dans les pays musulmans. C’est un fait et nous devons le reconnaître. C’est cela notre première solidarité à l’égard de toutes celles qui défient les pires régimes tyranniques au monde. Qui oserait dire le contraire ? Qui oserait prétendre l’inverse ? Les islamistes et leurs complices ? Certainement… mais pas seulement.
>
> Il y a aussi ce courant de pensée relativiste qui prétend qu’au nom des cultures et des traditions nous devons accepter la régression, qui confine l’autre dans un statut de victime perpétuelle et nous culpabilise pour nos choix de société en nous traitant de racistes et d’islamophobes lorsque nous défendons l’égalité des sexes et la laïcité.. C’est cette même gauche qui ouvre les bras à Tarik Ramadan pour se pavaner de ville en ville, de plateau de TV en plateau de TV et cracher sur les valeurs de la République.
>
> Sachez qu’il n’y a rien dans ma culture qui me prédestine à être éclipsée sous un linceul, emblème ostentatoire de différence.
> Rien qui me prédétermine à accepter le triomphe de l’idiot, du sot et du lâche, surtout si on érige le médiocre en juge. Rien qui prépare mon sexe à être charcuté sans que ma chair en suffoque. Rien qui me prédestine à apprivoiser le fouet ou l’aiguillon. Rien qui me voue à répudier la beauté et le plaisir. Rien qui me prédispose à recevoir la froideur de la lame rouillée sur ma gorge. Et si c’était le cas, je renierais sans remords ni regret le ventre de ma mère, la caresse de mon père et le soleil qui m'a vu grandir.
>
> L’islamisme politique n’est pas l’expression d’une spécificité culturelle, comme on prétend ça et là. C’est une affaire politique, une menace collective qui s’attaque au fondement même de la démocratie en faisant la promotion d’une idéologie violente, sexiste, misogyne, raciste et homophobe.
>
> Nous avons vu de quelle façon les mouvements islamistes, avec la complicité, la lâcheté et le soutien de certains courants de gauche cautionnent la régression profonde qui s’est installée au cœur même de nos villes. Au Canada, nous avons tout de même failli avoir les tribunaux islamiques. En Grande-Bretagne c’est déjà la norme dans plusieurs communautés.. D’un bout à l’autre de la planète, le port du voile islamique se répand et se banalise, il devient même une alternative acceptable aux yeux de certains car c’est tout de même mieux que la burqa !
> Que dire de la démission des démocraties occidentales sur des enjeux primordiaux à la base du vivre-ensemble et de la citoyenneté tels que la défense de l’école publique, des services publics et de la neutralité de l’État ?
> Que dire des reculs en matière d’accessibilité à l’avortement ici même en France ?
> Tout ça pour dire qu’il est toujours possible de faire avancer les sociétés grâce à notre courage, notre détermination et à notre audace. Je ne vous dis pas que ce sont là des choix faciles. Loin de là. Les chemins de la liberté sont toujours des chemins escarpés. Ce sont les seuls chemins de l’émancipation humaine, je n’en connais pas d’autres.
>
> Cette merveilleuse page d’histoire, de NOTRE histoire, nous enseigne que subir n’est pas se soumettre. Car par-delà les injustices et les humiliations, il y a aussi les résistances. Résister, c’est se donner le droit de choisir sa destinée. C’est cela pour moi le féminisme. Une destinée non pas individuelle, mais collective pour la dignité de TOUTES les femmes. C’est ainsi que j’ai donné un sens à ma vie en liant mon destin de femme à tous ceux qui rêvent d’égalité et de laïcité comme fondement même de la démocratie. L’histoire regorge d’exemples de religions qui débordent de la sphère privée pour envahir la sphère publique et devenir la loi. Dans ce contexte, les femmes sont les premières perdantes. Pas seulement. La vie, dans ses multiples dimensions, devient soudainement sclérosée lorsque la loi de Dieu se mêle à la loi des hommes pour organiser les moindres faits et gestes de tous. Il n’y a plus de place pour les avancées scientifiques, la littérature, le théâtre, la musique, la danse, la peinture, le cinéma, bref la vie tout simplement. Seuls la régression et les interdits se multiplient. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai une aversion profonde à l’égard des intégrismes quels qu’ils soient, car je suis une amoureuse de la vie.
>
> Rappelez-vous une chose : lorsque la religion régit la vie de la cité, nous ne sommes plus dans l’espace du possible, nous ne sommes plus dans le référentiel des doutes, nous ne sommes plus dans le repère de la Raison et de la rationalité si chères aux Lumières. Séparer l’espace public de l’espace privé en réaffirmant la neutralité de l’État me semble indispensable, car seule la laïcité permet de se doter d’un espace commun, appelons-le un référentiel citoyen, loin de toutes croyances et de toutes les incroyances, pour prendre en main la destinée de la cité. Avant de conclure, permettez-moi de partager avec vous une lettre destinée à l’un de vos élus.
>
> "J’ai longuement hésité avant de vous écrire. Peut-être, par peur d’être perçue comme celle venue d’ailleurs qui fait indélicatement irruption dans les « affaires françaises ». Au diable les convenances, je n’ai jamais été douée pour la bienséance surtout lorsqu’elle est au service des plus forts, des plus puissants et des plus arrogants. Puis, s’il avait fallu que je vive en fonction du regard des autres, je n’aurais rien fait de ma vie ou si peu. Lorsqu’il s’agit des droits des femmes, nulle convenance ne doit primer sur l’essentiel. L’essentiel étant : la liberté, l’égalité et l’émancipation des femmes. J’entends encore des copines françaises me dirent avec insistance : parle-lui, dis-lui, écris-lui. Étrangement, leurs propos me rappellent le titre de ce magnifique film d’Almodovar Parle avec elle où dès les premiers instants, le rideau se lève furtivement, pendant quelques secondes, sur un spectacle de danse, mettant en scène le corps d’une femme, celui de Pina Bausch.. Elle qui exprimait si bien dans ses chorégraphies crûment la violence exercée à l’encontre des femmes.
>
> Monsieur Gérin, c’est à vous que je m’adresse, je voudrais vous parler, vous dire la peur que j’ai connu le 25 mars 1994 alors que j’habitais à Oran, en Algérie et que le Groupe islamique armé (GIA) avait ordonné aux femmes de mon pays le port du voile islamique. Ce jour-là, j’ai marché la tête nue ainsi que des millions d’autres Algériennes. Nous avons défié la mort. Nous avons joué à cache-cache avec les sanguinaires du GIA et le souvenir de Katia Bengana, une jeune lycéenne âgée de 17 ans assassinée le 28 février 1994 à la sortie de son lycée planait sur nos têtes nues. Il y a des événements fondateurs dans une vie et qui donnent une direction particulière au destin de tout un chacun. Celui-là, en est un pour moi. Depuis ce jour-là, j’ai une aversion profonde pour tout ce qui est hidjab, voile, burqa, niqab, tchador, jilbab, khimar et compagnie. Or, aujourd’hui vous êtes à la tête d’une commission parlementaire chargée de se pencher sur le port du voile intégral en France.
>
> En mars dernier, je publiais au Québec, un livre intitulé Ma vie à contre-Coran : une femme témoigne sur les islamistes. Dès les premières phrases, je donnais le ton de ce qu’est devenue ma vie en termes d’engagements politiques en écrivant ceci :
« J’ai vécu les prémisses d’une dictature islamiste. C’était au début des années 1990. Je n’avais pas encore 18 ans. J’étais coupable d’être femme, féministe et laïque. » Je dois vous avouer que je ne suis pas féministe et laïque par vocation, je le suis par nécessité, par la force des choses, par ces souffrances qui imprègnent mon corps car je ne peux me résoudre à voir l’islamisme politique gagner du terrain ici même et partout dans le monde. Je suis devenue féministe et laïque à force de voir autour de moi des femmes souffrir en silence derrière des portes closes pour cacher leur sexe et leur douleur, pour étouffer leurs désirs et taire leurs rêves.
>
> Il fut un temps où on s’interrogeait en France sur le port du voile islamique à l’école. Aujourd’hui, il est question de voile intégral. Au lieu d’élargir la portée de la loi de 2004 aux établissements universitaires, nous débattons sur la possibilité de laisser déambuler dans nos rues des cercueils. Est-ce normal ? Demain, peut-être c’est la polygamie qui sera à l’ordre du jour.
> Ne riez pas. Cela s’est produit au Canada et il a fallu que les cours (de justice) s’en mêlent. Car après tout la culture à bon dos lorsqu’il s’agit d’opprimer les femmes. Ironie du sort, j’ai constaté dans plusieurs quartiers que les jupes se rallongent et disparaissant peu à peu. La palette des couleurs se réduit. Il est devenu banal de camoufler son corps derrière un voile et porter une jupe, un acte de résistance. C’est tout de même une banlieue française qui est le théâtre du film La Journée de la jupe. Alors que dans les rues de Téhéran et de Khartoum, les femmes se découvrent de plus en plus, au péril de leur vie, dans les territoires perdus de la République française, le voile est devenu la norme. Que se passe-t-il ? La France est-elle devenue malade ?
>
> Le voile islamique est souvent présenté comme faisant partie de « l’identité collective musulmane ». Or, il n’en est rien. Il est l’emblème de l’intégrisme musulman partout dans le monde. S’il a une connotation particulière, elle est plutôt politique surtout avec l’avènement de la révolution islamique en Iran en 1979. Que l’on ne s’y trompe pas, le voile islamique cache la peur des femmes, de leur corps, de leur liberté et de leur sexualité. Pire encore, la perversion est poussée à son paroxysme en voilant des enfants de moins de cinq ans. Il y a quelques temps, j’essayais de me rappeler à quel moment précisément, en Algérie, j’ai vu apparaître ce voile dans les salles de classe. Pendant mon enfance et jusqu’à mon entrée au lycée, c’est-à-dire en 1987, le port du voile islamique était marginal autour de moi. À l’école primaire, personne ne portait le hidjab, ni parmi les enseignants, ni surtout parmi les élèves.
>
> Voilà 12 ans que j’habite au Québec dont la devise inscrite sur les plaques d’immatriculation des voitures est « Je me souviens ».
> A propos de mémoire, de quoi la France devrait-elle se souvenir ? Quelle est porteuse des Lumières. Que des millions de femmes se nourrissent des écrits de Simone de Beauvoir dont le nom est indissociable de celui de Djamila Boupacha. C’est peu dire. Il ne fait aucun doute pour moi que la France est un grand pays et ceci vous confère des responsabilités et des devoirs envers nous tous, les petits. C’est d’ailleurs pour cela qu’aujourd’hui, tous les regards sont tournés vers votre commission et que nous attendons de vous que vous fassiez preuve de courage et de responsabilité en interdisant le port de la burqa.
>
> Pour notre part au Québec, on se souvient qu’en 1961, pour la première fois dans l’histoire, une femme, une avocate de surcroît, est élue à l’Assemblée législative lors d’une élection partielle. Son nom est Claire Kirkland et elle deviendra ministre. En invoquant un vieux règlement parlementaire qui exigeait des femmes le port du chapeau pour se présenter à l’Assemblée législative, on la force à se couvrir la tête pendant les sessions. Elle refuse. C’est le scandale. Un journal titre : « Une femme nu-tête à l’Assemblée législative ! » Elle résiste et obtient gain de cause. Il faut comprendre par là que nos droits sont des acquis fragiles à défendre avec acharnement et qu’ils sont le résultat de luttes collectives pour lesquelles se sont engagé des millions de femmes et d’hommes épris de liberté et de justice. J’ose espérer, monsieur Gérin que la commission que vous présidez tiendra compte de tous ces sacrifices et de toutes ces aspirations citoyennes à travers le monde et les siècles."
>
A vous chers amis, s’il y a une chose, une seule, que je souhaiterais que vous reteniez de ces quelques mots, c’est la suivante.
> Entre une certaine gauche démissionnaire, le racisme de l’extrême droite et le laisser-faire et la complicité des gouvernements nous avons la possibilité de changer les choses, plus encore nous avons la responsabilité historique de faire avancer les droits des femmes. Nous sommes, en quelque sorte, responsables de notre avenir et de celui de nos enfants. Car il prendra la direction que nous lui donnerons. Nous, les citoyens. Nous, les peuples du monde. Par nos gestes, par nos actions et par notre mobilisation. Toutes les énergies citoyennes sont nécessaires d’un pays à l’autre au-delà des frontières. L’avenir nous appartient. La femme est l’avenir de l’homme disait Aragon. S’agissant d’homme, je veux en saluer un présent aujourd’hui, c’est mon père à qui je dois tout.
>
> Et je finirai par une citation de Simone de Beauvoir : « On a le droit de crier mais il faut que ce cri soit écouté, il faut que cela tienne debout, il faut que cela résonne chez les autres. » J’ose espérer que mon cri aura un écho parmi vous.
>
> Djemila Benhabib
> Lettre lue au Palais du Luxembourg, le vendredi 13 novembre 2009, lors de la journée "Femmes debout", organisée par Femmes
> Solidaires et la Ligue du Droit International des Femmes
dimanche 21 mars 2010
LA GRATITUDE
Une amie qui m’est très chère m’a téléphoné, tout à l’heure, pour m’informer que sa mère a une tumeur cancéreuse et qu’elle doit se faire opérer. Elle m’a raconté toutes les étapes que la famille a traversées dans les dernières semaines. Comme je le lui disais, c'est très bouleversant et à la fois très riche comme expérience.
Dernièrement, j’ai lu un livre intitulé « L’Âme de l’argent ». Je suis en pleine réflexion par rapport à cet outil d’échange qu’est l’argent. Je vous en reparlerai davantage dans une prochaine chronique. Mais j’ai envie de vous partager, ce matin, ce qui m’a émue en relisant certains passages du livre.
J’étais un peu sous le choc de la nouvelle et, spontanément, je suis allée relire le chapitre dans lequel l’auteure, Lynne Twist, nous raconte les dernières semaines de la vie de sa mère, qu’elle a accompagnée dans ce parcours. C'est très émouvant.
Un aspect qui m’a particulièrement émue est le fait que sa mère a décidé, à un certain moment, de téléphoner à toutes les personnes qui avaient participé à son quotidien : le pharmacien, le mécanicien, la serveuse et le chef à son restaurant préféré, la coiffeuse, la massothérapeute, etc. Elle a eu une conversation avec chacun pour lui dire qu’elle allait bientôt mourir et que, par conséquent, elle était en train de faire le bilan de sa vie et de dire à sa fille quelles personnes avaient été particulièrement importantes pour elle dans les dernières années. Et elle a dit à chacun à quel point elle appréciait les services qu’il lui avait rendus. Elle leur a dit que lorsqu’on vieillit et qu’on a plus de difficulté à s’occuper de soi-même, ces « services » prennent beaucoup d’importance, qu’ils ont le pouvoir de transformer une journée. Elle a également dit à chacun qu’elle aimerait qu’il assiste à ses funérailles. Et ils y étaient tous.
En fait, ces gens étaient des personnes qu’elle payait pour lui rendre divers services, mais s’ils se sentaient partie prenante de sa vie, c’est qu’elle leur a permis d’y entrer. Elle a pris le temps de leur exprimer sa gratitude et il semble qu’à ce jour, ce petit geste ait encore de l’impact. Je n’en doute pas une seconde.
Tout cela, aujourd’hui, me ramène à l’essentiel. J’avais envie de vous le partager. Vivons comme s'il nous restait six mois à vivre! Pourquoi attendre d’être à l’article de la mort ou de recevoir un diagnostic de cancer? Et si on commençait, aujourd’hui même, à exprimer notre reconnaissance aux gens qui nous facilitent la vie? Pas de grandes déclarations d'amour, simplement quelques mots qui démontrent notre gratitude. Et voyez l'accueil que vous recevrez lors de votre prochaine visite en ce lieu. Ne le faites pas dans ce but, bien sûr, mais soyez attentif. Vous verrez, cela vous donnera envie de le faire dans tous les endroits où vous mettez les pieds. Je donne, je reçois...
Créez une belle journée!
Lily Monier
www.les100solutions.com
Dernièrement, j’ai lu un livre intitulé « L’Âme de l’argent ». Je suis en pleine réflexion par rapport à cet outil d’échange qu’est l’argent. Je vous en reparlerai davantage dans une prochaine chronique. Mais j’ai envie de vous partager, ce matin, ce qui m’a émue en relisant certains passages du livre.
J’étais un peu sous le choc de la nouvelle et, spontanément, je suis allée relire le chapitre dans lequel l’auteure, Lynne Twist, nous raconte les dernières semaines de la vie de sa mère, qu’elle a accompagnée dans ce parcours. C'est très émouvant.
Un aspect qui m’a particulièrement émue est le fait que sa mère a décidé, à un certain moment, de téléphoner à toutes les personnes qui avaient participé à son quotidien : le pharmacien, le mécanicien, la serveuse et le chef à son restaurant préféré, la coiffeuse, la massothérapeute, etc. Elle a eu une conversation avec chacun pour lui dire qu’elle allait bientôt mourir et que, par conséquent, elle était en train de faire le bilan de sa vie et de dire à sa fille quelles personnes avaient été particulièrement importantes pour elle dans les dernières années. Et elle a dit à chacun à quel point elle appréciait les services qu’il lui avait rendus. Elle leur a dit que lorsqu’on vieillit et qu’on a plus de difficulté à s’occuper de soi-même, ces « services » prennent beaucoup d’importance, qu’ils ont le pouvoir de transformer une journée. Elle a également dit à chacun qu’elle aimerait qu’il assiste à ses funérailles. Et ils y étaient tous.
En fait, ces gens étaient des personnes qu’elle payait pour lui rendre divers services, mais s’ils se sentaient partie prenante de sa vie, c’est qu’elle leur a permis d’y entrer. Elle a pris le temps de leur exprimer sa gratitude et il semble qu’à ce jour, ce petit geste ait encore de l’impact. Je n’en doute pas une seconde.
Tout cela, aujourd’hui, me ramène à l’essentiel. J’avais envie de vous le partager. Vivons comme s'il nous restait six mois à vivre! Pourquoi attendre d’être à l’article de la mort ou de recevoir un diagnostic de cancer? Et si on commençait, aujourd’hui même, à exprimer notre reconnaissance aux gens qui nous facilitent la vie? Pas de grandes déclarations d'amour, simplement quelques mots qui démontrent notre gratitude. Et voyez l'accueil que vous recevrez lors de votre prochaine visite en ce lieu. Ne le faites pas dans ce but, bien sûr, mais soyez attentif. Vous verrez, cela vous donnera envie de le faire dans tous les endroits où vous mettez les pieds. Je donne, je reçois...
Créez une belle journée!
Lily Monier
www.les100solutions.com
mercredi 10 mars 2010
LE MAL DU SUCRE
Bonjour!
Il y a trois ans, j'ai eu la chance (eh oui!) d'apprendre que j'avais une infection au Candida albicans. C'est une sorte de champignon qui se met à proliférer de façon démesurée et qui provoque toutes sortes de maux et malaises divers. J'ai donc dû m'astreindre à un régime assez draconien (pas de levure, pas de sucre) pendant environ trois ans. J'ai donc dû vivre un immense détachement par rapport au sucre.
Je me suis mise à lire les étiquettes sur tous les produits que j'achetais, et j'ai été ébahie de constater qu'il y en avait dans presque tous les produits vendus en épicerie, même dans les magasins d'aliments naturels.
Aujourd'hui, je considère cette expérience comme un cadeau. Il m'arrive de manger du sucre à l'occasion, mais je n'y suis plus "accro". Le plaisir oui, la dépendance non!
P.S.: Voici un texte fort intéressant trouvé sur le lien suivant: http://guerrierpacifique.wordpress.com/category/recits-pour-guerriers-pacifiques/
L’enfant qui aimait le sucre
On raconte qu’un jour, en Inde, une femme vient à l’ashram de Gandhi, accompagnée de son fils d’une dizaine d’années, et demande à le rencontrer, car elle a entendu parler de sa sagesse.
Quand elle est amenée devant lui, elle se jette à ses pieds et lui dit :
« Maître, mon fils est atteint de diabète et il est donc très néfaste pour lui de manger du sucre. Or ce satané gamin en raffole et ne manque pas une occasion d’en manger dès que j’ai le dos tourné. Je suis inquiète pour sa santé mais il ne veut pas m’écouter. Je vous en supplie, parlez à mon fils pour lui faire entendre raison! »
Gandhi l’écoute avec un grand sérieux et lui demande de revenir dans un mois.
Un peu surprise, la mère s’exécute et va trouver non loin de là un lieu pour l’héberger, elle et son fils. Puis elle se trouve un petit travail pour payer ce logement.
Au bout d’un mois, elle retourne voir Gandhi avec son fils et lui explique à nouveau la situation. Alors le vieil homme se tourne vers l’enfant et lui dit : « Mon fils, je te demande de ne plus manger du sucre, ce n’est pas bon pour ta santé et cela donne beaucoup de soucis à ta mère ».
La femme est stupéfaite et s’exclame : « Comment? Vous m’avez fait attendre un mois pour dire à mon fils ce que je lui répète chaque jour?! Et pourquoi ne pas le lui avoir dit le premier jour? Quel sorte de sage êtes-vous donc? »
Et Gandhi de lui répondre : « Voyez-vous, madame, j’aime beaucoup le sucre, et je ne pouvais pas demander à cet enfant de cesser de faire ce dont j’étais moi-même incapable. Il m’a donc fallu un bon mois pour me détacher totalement du sucre afin de pouvoir demander à votre fils de faire la même chose. »
Et pour ceux qui désirent transformer leur relation au sucre, progressivement, voici un très beau texte de Danièle Laberge, herboriste, pour la formation HerbArt (l'Herbothèque inc.):
Petit conseil pour le sucre et les sucreries
Conseils à un enfant qui n’est pas capable d’arrêter de manger des bonbons...
« Il faut que tu comprennes, mon enfant, que ce n’est pas vraiment toi qui les mange, ces bonbons, mais eux qui te mangent! Ça, ce n’est pas permis. Tes petites cellules sont brûlées par ces amas de sucre et de produits chimiques. Tu es venu sur Terre pour faire un travail important et c’est l’amour que tu dois te donner et partager, et non les sucreries. Quand tu as envie de bonbons, va te blottir dans les bras de quelqu’un que tu aimes et dis-lui : « Je t’en prie, donne-moi de l’amour, je ne veux plus me faire du mal, je ne veux plus. . . » Et, tu verras, tu seras tellement rempli que tu n’auras plus envie ni de bonbons ni de rien.
Et, quand cette personne ne sera pas avec toi et que tu auras quand même envie de bonbons, alors pense à ta Mère-Terre et elle te remplira. Tu verras, ce sera bien meilleur que des bonbons. Oh! Tu peux parfois, à l’occasion, « tricher » un peu, mais pas trop. La santé n’est pas gratuite. Alors, prends les sous que tu dépenserais pour des bonbons et investis-les dans ta santé. Tu verras, ceux et celles qui t’entourent pourront te suggérer des expériences de guérison. Alors, économise pour aller te faire guérir et vivifier afin que la vie qui est belle soit encore plus belle, par exemple en faisant des cours que tu aimes (karaté, peinture, musique, etc). Je sais que tu pourras faire ça. N’est-ce pas mon petit? »
Ce conseil est aussi valable pour les grands…
Créez une belle journée!
Lily
Il y a trois ans, j'ai eu la chance (eh oui!) d'apprendre que j'avais une infection au Candida albicans. C'est une sorte de champignon qui se met à proliférer de façon démesurée et qui provoque toutes sortes de maux et malaises divers. J'ai donc dû m'astreindre à un régime assez draconien (pas de levure, pas de sucre) pendant environ trois ans. J'ai donc dû vivre un immense détachement par rapport au sucre.
Je me suis mise à lire les étiquettes sur tous les produits que j'achetais, et j'ai été ébahie de constater qu'il y en avait dans presque tous les produits vendus en épicerie, même dans les magasins d'aliments naturels.
Aujourd'hui, je considère cette expérience comme un cadeau. Il m'arrive de manger du sucre à l'occasion, mais je n'y suis plus "accro". Le plaisir oui, la dépendance non!
P.S.: Voici un texte fort intéressant trouvé sur le lien suivant: http://guerrierpacifique.wordpress.com/category/recits-pour-guerriers-pacifiques/
L’enfant qui aimait le sucre
On raconte qu’un jour, en Inde, une femme vient à l’ashram de Gandhi, accompagnée de son fils d’une dizaine d’années, et demande à le rencontrer, car elle a entendu parler de sa sagesse.
Quand elle est amenée devant lui, elle se jette à ses pieds et lui dit :
« Maître, mon fils est atteint de diabète et il est donc très néfaste pour lui de manger du sucre. Or ce satané gamin en raffole et ne manque pas une occasion d’en manger dès que j’ai le dos tourné. Je suis inquiète pour sa santé mais il ne veut pas m’écouter. Je vous en supplie, parlez à mon fils pour lui faire entendre raison! »
Gandhi l’écoute avec un grand sérieux et lui demande de revenir dans un mois.
Un peu surprise, la mère s’exécute et va trouver non loin de là un lieu pour l’héberger, elle et son fils. Puis elle se trouve un petit travail pour payer ce logement.
Au bout d’un mois, elle retourne voir Gandhi avec son fils et lui explique à nouveau la situation. Alors le vieil homme se tourne vers l’enfant et lui dit : « Mon fils, je te demande de ne plus manger du sucre, ce n’est pas bon pour ta santé et cela donne beaucoup de soucis à ta mère ».
La femme est stupéfaite et s’exclame : « Comment? Vous m’avez fait attendre un mois pour dire à mon fils ce que je lui répète chaque jour?! Et pourquoi ne pas le lui avoir dit le premier jour? Quel sorte de sage êtes-vous donc? »
Et Gandhi de lui répondre : « Voyez-vous, madame, j’aime beaucoup le sucre, et je ne pouvais pas demander à cet enfant de cesser de faire ce dont j’étais moi-même incapable. Il m’a donc fallu un bon mois pour me détacher totalement du sucre afin de pouvoir demander à votre fils de faire la même chose. »
Et pour ceux qui désirent transformer leur relation au sucre, progressivement, voici un très beau texte de Danièle Laberge, herboriste, pour la formation HerbArt (l'Herbothèque inc.):
Petit conseil pour le sucre et les sucreries
Conseils à un enfant qui n’est pas capable d’arrêter de manger des bonbons...
« Il faut que tu comprennes, mon enfant, que ce n’est pas vraiment toi qui les mange, ces bonbons, mais eux qui te mangent! Ça, ce n’est pas permis. Tes petites cellules sont brûlées par ces amas de sucre et de produits chimiques. Tu es venu sur Terre pour faire un travail important et c’est l’amour que tu dois te donner et partager, et non les sucreries. Quand tu as envie de bonbons, va te blottir dans les bras de quelqu’un que tu aimes et dis-lui : « Je t’en prie, donne-moi de l’amour, je ne veux plus me faire du mal, je ne veux plus. . . » Et, tu verras, tu seras tellement rempli que tu n’auras plus envie ni de bonbons ni de rien.
Et, quand cette personne ne sera pas avec toi et que tu auras quand même envie de bonbons, alors pense à ta Mère-Terre et elle te remplira. Tu verras, ce sera bien meilleur que des bonbons. Oh! Tu peux parfois, à l’occasion, « tricher » un peu, mais pas trop. La santé n’est pas gratuite. Alors, prends les sous que tu dépenserais pour des bonbons et investis-les dans ta santé. Tu verras, ceux et celles qui t’entourent pourront te suggérer des expériences de guérison. Alors, économise pour aller te faire guérir et vivifier afin que la vie qui est belle soit encore plus belle, par exemple en faisant des cours que tu aimes (karaté, peinture, musique, etc). Je sais que tu pourras faire ça. N’est-ce pas mon petit? »
Ce conseil est aussi valable pour les grands…
Créez une belle journée!
Lily
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